C’est dans une ambiance électrique que Bertrand Delanoë a abordé, lundi soir, lors d’une réunion publique dans le XIIe arrondissement de Paris, la question de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires. Un sujet qui soulève la colère des enseignants de la capitale, qui ont exprimé à grand coups de sifflets et d’invectives leur opposition à cette réforme qui prévoit le rétablissement de la semaine de quatre jours et demi en 2013. Face au maire de Paris Bertrand Delanoë qui animait cette réunion accompagné de son adjointe en charge des affaires scolaires, Colombe Brossel, et du recteur de Paris François Weil, s’étaient réunis près de 700 enseignants parisiens, prêts à faire entendre leur point de vue. Si Bertrand Delanoë ne s’est pas démonté, il a cependant accepté d’envisager de « renoncer » à cette réforme s’il le fallait. « Ou vous m'aurez convaincu de ne rien faire, et je ne proposerai pas la réforme pour septembre 2013 », avance-t-il face à l’auditoire. Et de nuancer immédiatement : « Ou je penserai que malgré les oppositions, malgré les blocages, on peut faire une réforme qui soit un progrès pour tous », a-t-il déclaré. Avant d’affirmer : « Si je sens que je peux le faire je le ferai ».
Résolu à avancer dans le sens de la réforme, le maire de la capitale n’a cependant pas souhaité aggraver les blocages et a tenu à se poser comme partisan de la négociation. « J'ajoute que si ce vote intervenait fin mars, je reprendrai encore la concertation et les négociations pour permettre même aux syndicats qui auraient été contre ma décision d'enrichir autant que possible cette réforme », a-t-il ainsi précisé. « Je ferai tout pour faire réussir l'école à Paris, je crois que c'est encore possible mais pour que ce soit possible, il faudrait que certains soient un peu plus constructifs, moi constructif je le reste », a souligné le maire, qui n’a pas manqué de rappeler en introduction de la réunion publique que les enseignants s'étaient opposés en 2008 au passage à la semaine de quatre jours.
Le projet de refondation de l’école prévoit que les collectivités peuvent choisir entre l’application de la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée de septembre 2013, ou peuvent décaler cette mise en œuvre à la rentrée 2014. Chaque collectivité devra exprimer son choix avant le 31 mars prochain.
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