Invité sur l’antenne de France Info mercredi, le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, l’a réaffirmé : « en 2014, tous les enfants de France seront aux quatre jours et demi ». Insistant sur son souhait qu’un « maximum » d’élèves puisse bénéficier de la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013, il a toutefois concédé qu’il ne fallait « jamais passer en force ». Car, les Français sont de plus en plus nombreux à douter de l’intérêt de cette réforme et de la capacité des villes à la mettre en œuvre. En effet, selon un sondage Harris Interactive réalisé par le Snuipp-FSU, le principal syndicat du primaire, 45 % des répondants estiment que leur commune ne dispose pas de suffisamment d’infrastructures pour accueillir les élèves dans le cadre des activités périscolaires prévues par le décret, tandis que pour 57 %, le personnel qualifié est en sous-effectif.
Mais le principal point de friction semble être le coût de la mesure. Entre les frais de cantine, de ramassage scolaire et de recrutement des animateurs, entre autres, il s’élèverait à 600 millions d’euros, selon l’Association des maires de France, et devrait être en partie financé par une augmentation des impôts locaux. Problème, les parents d’élèves du primaire ne sont pas enclins à mettre la main à la poche. D’ailleurs, 92 % d’entre eux ont d’ores et déjà prévenu qu’ils n’inscriront leurs enfants aux activités périscolaires qu’à la condition qu’elles soient gratuites. « La question de la gratuité est un vrai problème pour les familles », a d’ailleurs confirmé Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp-FSU au figaro.fr. Et d’ajouter : « Non seulement elles ne sont pas prêtes à payer cette réforme par une augmentation des impôts locaux - pour près des trois quarts des Français - mais elles accepteront encore moins de les payer directement de leur poche ».
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