Alors que la zone C (Paris, Bordeaux, Créteil et Versailles) est encore en vacances, le projet de loi sur l’école annoncé par Vincent Peillon, le ministre de l’Éducation nationale, arrive dans l'Hémicycle, ce lundi 11 mars, après être passé en commission parlementaire où 150 amendements ont déjà été adoptés. Composé de 59 articles, le texte présente plusieurs mesures d’envergure. Parmi elles, deux promesses de campagne du candidat Hollande ressortent : la création de 60 000 postes dans l’Éducation nationale en 5 ans (54 000 dans le primaire et le secondaire, 5 000 dans le supérieur et 1 000 dans l’enseignement agricole) et le rétablissement d’une formation des enseignants en deux ans avec une rémunération à mi-temps et une plus large place laissée à la pratique. Les IUFM devraient être remplacés par les « Écoles supérieures du professorat et de l’éducation » (Espé). Le gouvernement confirme donc son souhait de revenir sur les mesures votées lors du précédent quinquennat : entre 2007 et 2012, environ 80 000 postes ont été supprimés dans l’Éducation tandis qu'une réforme de la formation initiale des enseignants a été votée en 2010.
Le projet de loi de « refondation de l’école de la République » envisage également une redéfinition des objectifs de l’école maternelle pour la rentrée 2014, avec une scolarisation des enfants de moins de 3 ans dans les zones d’éducation prioritaire, dans les DOM-TOM et dans les secteurs ruraux. Toujours pour lutter contre l’échec scolaire, il prévoit « plus de maîtres que de classes » dans le primaire pour diversifier les enseignements pédagogiques, l’apprentissage obligatoire d’une langue vivante étrangère dès le CP et l’évolution des enseignements professionnels dès la 6e (pour la rentrée 2015).
Pour mieux orienter les élèves, le texte recommande une découverte du secteur économique et professionnel au début du collège afin de conserver un tronc commun d’apprentissage le plus longtemps possible. Un Conseil supérieur des programmes devrait également voir le jour pour reprendre en profondeur le contenu desdits programmes scolaires pour les élèves de 6 à 16 ans ; il devrait proposer des ajustements et des changements pour les épreuves du brevet des collèges et du baccalauréat.
Outre la lutte contre l’échec scolaire, le projet de loi intègre le développement de « l’école numérique » avec la création d’un service public dédié à l’enseignement numérique pour échanger plus facilement avec les familles, multiplier les ressources pédagogiques et intégrer les élèves handicapés dans un parcours scolaire commun. Il propose également la disparition progressive du redoublement, une pratique onéreuse dont l’efficacité pédagogique « n’est pas probante ». Pour tendre vers l’égalité hommes-femmes, le respect d’autrui, de ses différences et de ses origines, l’hymne européen sera désormais enseigné en plus de la Marseillaise, l’hymne national. Il est conseillé aux enseignants d’intégrer les dialectes régionaux et les cultures locales à leur programme.
Enfin, si le sujet polémique de la réforme des rythmes scolaires n’est pas intégré au projet de loi puisqu'il a fait l’objet d’un décret en janvier, le projet de Vincent Peillon précise qu'un fonds d’aide aux communes devrait être créé pour accompagner les municipalités dans l’organisation des activités périscolaires une fois la semaine de 4,5 jours de nouveau en place.
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