Avec les municipales de Paris en 2014 en ligne de mire, Nathalie Kosciusko-Morizet a présenté mercredi soir ses propositions pour réformer l’école au nom de son courant La France droite. En plein examen de la loi Peillon sur l’école, l’élue de l’Essonne entend bien se positionner sur les questions éducatives, qui pour l’heure ne soulèvent pas les foules au sein de l’UMP. Son projet reprend dans les grandes lignes le programme de campagne de Nicolas Sarkozy : l’ancienne porte-parole du président de la République en a ainsi récupéré les idées clefs, comme la revalorisation du statut des enseignants et de leur salaire, plus d’autonomie pour les établissements, une préparation à la vie professionnelle en s’assurant que l’école prépare « systématiquement à un métier » ou encore l’idée d’établir l’uniforme scolaire. NKM souhaite ainsi « augmenter la rémunération des professeurs des écoles » et voir chaque école primaire établir « son propre projet pédagogique ». L’ancienne ministre chargée de l’Économie numérique propose également de « faire rentrer l'École dans l'ère numérique ». parmi les autres pistes lancées par NKM : « s'attaquer à la crise de l'autorité ». « À la dernière rentrée scolaire, la mutuelle des enseignants, la MAIF, annonçait que 55% des enseignants » inscrits chez elle avaient « souscrit une assurance spéciale, destinée à couvrir des accidents et des agressions morales ou physiques », a rappelé l’élue UMP.
« Une telle réforme est compatible avec les moyens dont nous disposons », a-t-elle affirmé, en soulignant qu’elle serait applicable en renonçant « à la création de 60 000 postes mal-payés », et en diminuant « légèrement le nombre d'heures de cours par semaine » tout en gardant les sommes prévues pour leur création. « Il est possible, à coût constant pour l'État et en l'espace de cinq ans, de proposer à 200 000 enseignants au moins une augmentation de 20 à 30% de leur rémunération, en échange de leur plus grande implication dans l'établissement », a-t-elle assuré. « Je fais le pari que l'Éducation nationale va se réformer d'elle-même. On ne réussira jamais à la réformer de l'extérieur, à coups de circulaires et d'oukases ministériels. C'est à cela que doit servir l'autonomie », avance Nathalie Kosciusko-Morizet. Reste que la députée UMP ne compte pas déposer d’amendements au projet de loi Peillon pour l'école, estimant que ce texte « restera dans l'histoire parlementaire française comme la dernière tentative d'une réforme autoritaire de l'éducation ». Dans le document de synthèse de ses propositions, la maire de Longjumeau l’affirme : « C'est une loi bavarde, sur des sujets qui ne sont pas les bons. Le problème de ce texte n'est pas tant ce qu'il y a dedans mais ce qui n'y est pas : le statut des enseignants et l'autonomie des établissements ».
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