Examiné à l’Assemblée nationale pendant une semaine, la réforme sur la refondation de l’école emmenée par le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon doit être soumise à un vote global des parlementaires ce mardi 19 mars. Constitué de 59 articles, le projet de loi, pour lequel près de 1500 amendements avaient été déposés, a occupé les députés jusque tard dans la nuit de vendredi à samedi (15-16 mars). Parmi les principales mesures, la création de 60 000 postes en 5 ans, la remise en place d’une formation des enseignants, la priorité donnée à l’école primaire, la fin de l’apprentissage à 14 ans ou la création d’un service public du numérique sont à retenir.
Pour pallier la disparition des IUFM en 2010, le projet de loi Peillon prévoit la création des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), rétablit une formation pédagogique spécifique pour les futurs enseignants et augmente la durée des stages avant d’être diplômé. Une mesure que le secrétaire général du syndicat d’enseignants Snuipp Sébastien Sihr a salué dans Le Parisien : « La loi réhabilite l’idée qu'enseigner est un métier qui s’apprend et qu'il ne suffit pas d’avoir un master de maths pour faire travailler des enfants en maternelle ».
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« La loi donne enfin la priorité à la primaire, qui était en jachère depuis quinze ans en France, en relançant la scolarisation des moins de 3 ans dans les zones difficiles et en y installant plus de maîtres que de classes », confie Christian Chevalier, secrétaire général du syndicat enseignant Unsa. Le projet de loi prévoit en effet de créer 14 000 postes dans l’enseignement primaire, de rétablir la scolarisation des enfants dès 2 ans particulièrement dans les zones d’éducation prioritaire et les secteurs ruraux, d’imposer l’apprentissage d’une langue vivante étrangère dès le CP et de rendre exceptionnel le redoublement en évaluant les élèves par cycle (CP-CE1 et CE2-CM1-CM2) et non plus par année scolaire.
Alors qu’une disposition datée de 2011 autorisait les jeunes dès 14 ans à se tourner vers l’apprentissage, les parlementaires l’ont abrogée. Désormais, jusqu’à 16 ans, les élèves devront tous acquérir le socle de compétences et de culture de base avant de se tourner vers ces filières professionnelles. L’initiative a ravi les syndicats d’enseignants comme le note Christian Chevalier de l’Unsa : « Les entreprises ont besoin de gens de plus en plus qualifiés et l’objectif est que les enfants qui partent de l’école à 16 ans aient un bagage minimum pour s’insérer. »
Le projet de loi demande cependant la mise en place à la rentrée 2015 d’un parcours de découverte du monde économique et professionnel pour tous les collégiens dès la 6e. L’enseignement moral et civique devrait remplacer l’éducation civique pour « amener les élèves à devenir des citoyens responsables et libres, à se forger un sens critique et à adopter un comportement réfléchi », précise le texte.
Enfin, une des principales promesses du candidat Hollande, la création de 60 000 postes dans l’Éducation nationale pendant le quinquennat, devrait être respectée mais elle dépend fortement du vote annuel des budgets.
A noter également que les députés ont approuvé la création d’un fonds d’aide aux communes pour la mise en place de la semaine de 4,5 jours et la mise en place d’un service public du numérique éducatif et de l’enseignement à distance.
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