Philippe Sergent : J’avais 55 ans, deux enfants d’un premier mariage, et venais de me remarier avec Stéphanie, qui avait 37 ans et pas d’enfants. Notre désir d’enfant était très fort, mais nous savions que nous étions à un âge où cela pouvait être compliqué. Après les tentatives naturelles, nous avons fait des examens : moi j’étais plutôt âgé et ancien fumeur, ma femme présentait une ovulation faible. La gynécologue nous a adressés au centre de PMA (Procréation médicalement assistée) de la Pitié-Salpêtrière. Là nous avons rencontré une équipe à la fois très professionnelle et très humaine, qui nous a remonté le moral et déculpabilisé.
P.S. : Oui c’est un peu dur de savoir que notre fertilité a diminué, mais ça l’était beaucoup plus pour Stéphanie, qui n’avait pas encore d’enfants. Elle se sentait anormale, presque « infirme ». J’ai tout de suite compris qu’il fallait que je sois très présent pour elle. Je ne me suis pas du tout senti diminué dans ma virilité, au contraire ma place d’homme m’a semblée encore plus importante. J’ai fait abstraction de tout ce qui ne concernait pas notre couple, parce qu’il y a des moments très difficiles d’attente et d’angoisse après une FIV, et cela peut vite être déprimant.
P. S. : C’est vrai que parfois, en tant qu’homme on se sent très loin de l’aspect médical d’une grossesse, mais avec l'AMP on est obligé de s’impliquer. Notre fausse pudeur masculine est un peu bousculée. J’ai découvert beaucoup de choses qui ne m’avaient jamais intéressé : les cycles d’une femme, son ovulation… Cela nous a permis aussi de mieux nous connaître finalement. Moi j’ai presque été trop envahissant, mais ma femme était heureuse que je l’accompagne à chaque fois : le moment de la réimplantation de l’embryon est très important par exemple. Je pense que l’homme doit être là. C’est un peu comme faire l’amour par procuration, si naturellement on le fait à deux, là aussi il faut être ensemble car ce n’est pas sans douleur pour la femme.
P. S. : Bien-sûr, cela ne peut être qu’on bon souvenir qui a fait grandir notre amour. Notre première tentative de FIV a été un succès, et ma femme a donné naissance à un petit garçon. Mais nous avons aussi connu l’échec. Nous voulions un deuxième enfant ensemble, mais nous avons abandonné au bout de quatre tentatives, tous les deux d’accord pour se dire que l’on ne pouvait peut-être pas aller trop loin avec la nature.
Retrouvez l’intégralité du témoignage de Philippe en vidéo sur le site L'AMP, ma femme et moi
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