L’adoption nationale n’est pas une procédure courante. En 2008, 726 enfants nés en France ont été adoptés contre plus de 3000 petits étrangers qui ont été accueillis dans des familles françaises. Et alors qu’environ 250 000 enfants sont suivis par la Protection de l’enfance, ils ne sont que 200 chaque année à devenir pupilles de l’Etat, c’est-à-dire à être déclarés officiellement abandonnés par un juge. Faut-il pour autant faciliter les procédures qui mènent à la déclaration d’abandon ?
C’est le point de vue de l’Académie de médecine qui a adopté en séance plénière hier un rapport intitulé : « Faciliter l’adoption nationale ». Il formule entre autres l’obligation pour les médecins de signaler les « sévices avérés » sur les enfants, signalement qui devrait donner lieu à un retrait des droits parentaux, sans passer par une condamnation pénale. Ce rapport préconise aussi de ramener le délai de réévaluation du « désintérêt parental » de un an à 6 mois, procédure qui peut conduire à la déclaration d’abandon par le juge.
Le sujet, éminemment délicat, est loin de faire l’unanimité, en particulier auprès des professionnels de la protection de l’enfance, engagés depuis une vingtaine d’années dans une démarche qui privilégie les liens biologiques et la réunion de la famille d’origine.
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L’adoption internationale