Lorsque l'on est tout jeune parent, passer des nuits chaotiques et ne dormir que quelques heures avant d'être à nouveau réveillé par bébé est tout à fait normal. Pourtant, nombreux sont ceux qui continuent, passés les six premiers mois, à pâtir des troubles du sommeil de leur rejeton.
Pleurs à répétition, réveils multiples au cours de la nuit, cauchemars nocturnes : si de nombreux enfants ne parviennent pas à passer des nuits sereines une fois le cap des six-huit mois passés, c'est qu'ils « se font le porte-parole de quelque chose qui ne va pas au sein de la cellule familiale », explique la psychanalyste Lyliane Nemet Pier, auteure de Cet enfant qui ne dort pas. Pour en finir avec les nuits sans sommeil (Albin Michel) sur le site de L'Express.fr.
Pourtant, « quelque chose qui ne va pas » ne veut pas nécessairement dire que le bébé n'est pas choyé à la maison. Simplement, si votre bébé ne parvient toujours pas à faire ses nuits, peut-être est-ce parce qu'il ne vous voit pas assez dans la journée. Une fois le congé maternité terminé, une maman reprend généralement le travail. Elle est alors moins présente aux côtés de son bébé qui, bien souvent, est confié à une nourrice ou est placé en crèche. Or, ces horaires de travail à rallonge peuvent donner le sentiment à votre enfant d'un « manque », qu'il tente de combler la nuit en vous gardant, avec ses pleurs, à ses côtés : « Si l'enfant ne voit pas assez ses parents dans la journée, s'il n'en est pas assez « rempli », il tente de compenser à un moment où il les sait présents physiquement. »
Toutefois, tempère Lyliane Nemet Pier, la reprise du travail ne peut expliquer à elle seule les troubles du sommeil de son enfant. Ainsi, un bébé dont la maman repart au bureau à l'issue de son congé maternité n'aura pas nécessairement des problèmes pour trouver le sommeil. Tout dépend, en grande partie, de la manière dont la maman vit cette reprise de travail et quel impact cela peut avoir sur sa vie de famille.
C'est surtout l'angoisse ou le stress de l'un ou des deux parents qui a des conséquences sur le sommeil de l'enfant. Cela vaut également pour les enfants gardés à la maison qui peuvent, eux aussi, avoir du mal à dormir. Car la présence des parents aux côtés de leur enfant se mesure aussi de manière qualitative. Une maman déprimée, un papa stressé de peur de mal faire, peuvent, bien malgré eux, influer sur le sommeil de leur enfant car ils lui communiquent sans le vouloir leurs angoisses.
Mettre des mots sur ces maux qui touchent de nombreux parents, en discuter en couple ou auprès d'un professionnel peut souvent se révéler salvateur pour le bien-être de la famille. Car parler franchement de ses angoisses pour mieux mettre le doigt sur ce qui ne va pas rassure les parents et inconsciemment, leur enfant. Celui-ci sera ainsi moins stressé et s'abandonnera plus facilement au sommeil.
Après plusieurs nuits sans sommeil suivies de longues journées de travail à errer tel un zombie, on est souvent tenté de sortir l'enfant de son lit pour le calmer, voire de le faire dormir avec soi. S'il n'existe malheureusement pas de recette miracle pour mettre fin aux pleurs nocturnes ou aux cauchemars de son enfant, il y a toutefois quelques erreurs à éviter. C'est le cas du cododo, qui consiste à faire dormir son enfant dans le lit parental. Pour Lyliane Nemet Pier, c'est une option à proscrire définitivement : elle n'est bonne ni pour le bébé, qui risque de s'habituer à cette situation, ni pour la santé du couple. Laisser pleurer son enfant durant de longues minutes en espérant qu'il se calme n'est pas non plus recommandé, car cela ne fait qu'accentuer son sentiment d'angoisse. La meilleure solution est de venir rassurer son enfant, de le cajoler ou de lui chanter une berceuse tout en le laissant dans son lit. Vous lui montrez ainsi que vous êtes sensible à ses angoisses et réceptive à ses pleurs mais qu'il n'y a pas de raison qu'il ne trouve pas le sommeil.
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