Plutôt que de cramer couvert de graisse à traire sous un soleil de plomb, vous éviterez habilement tous les risques liés aux expositions solaires trop violentes, comme les mélanomes, les allergies, les coups de soleil, les rides précoces, les problèmes ophtalmiques et autres réjouissances estivales des adeptes de la plage.
À la rentrée, alors que tout le monde aura perdu plusieurs années de vie et gagné son lot de pattes d’oie, vous paraderez, fier, le teint pur et le sentiment du devoir accompli.
Locations de vacances calamiteuses, engueulades autour des dépenses, des enfants des autres (forcément insupportables), des horaires, des choix des yaourts (« Regarde cette c*** elle a encore acheté des Perle de lait ça coûte une blinde ! »), soupçons envers sa moitié qui semble mater chaque corps en bikini qui lui fait face… Les vacances sont plus que propices à de fortes turbulences dans votre équilibre conjugal, familial et amical si durement édifiés pendant l’année. Est-ce bien nécessaire de tenter le diable ?
En restant chez vous, vous profiterez de la grosse somme économisée pour combler ces êtres qui vous sont chers, et qui vous le rendront bien, c’est certain !
Faire sa valise passe encore. Il y en a même qui adorent ça (quoique, quand on a 3 enfants et un mari qui ne sait toujours pas où sont les slips, ça se discute…). Mais les transporter dans les aéroports, les cars surchauffés, les hôtels riquiquis, voir ses belles robes se froisser, sentir peu à peu une odeur étrange, et enfin passer une semaine, à son retour, à trier blanc, couleurs et noir, essorer, plier, repasser et ranger tout ce saiint-frusquin, est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? Pas sûr…
Alors, qui est finalement bien content de trimbaler sa serviette dans un petit sac pour aller au square ?
Ah, voilà une chose à laquelle vous n’avez pas pensé et pourtant, quand on est loin de chez soi, il arrive fréquemment qu’on n’ait plus l’occasion de trouver un bon poste de télé le lundi soir à 20h50 pour suivre les aventures passionnantes de nos agriculteurs candidats à l’amour. Frustration, largage et ringardisation guettent alors le vacancier qui a perdu pied, incapable de débriefer correctement à la machine à café à la rentrée. Houuu, nul !
Vous, vous saurez si Sophie choisit finalement Sylvain ou Matthieu. Et toc !
Souvent, alors qu’on pensait profiter de ses congés d’été pour se reposer, prendre du recul et recharger les batteries pour revenir gonflé à bloc, plein d’une énergie contagieuse, prêt à abattre des montagnes de boulot, on revient finalement plus crevé qu'en partant.
Alors que vos collègues mettront un bon mois avant de se remettre de leur cafard post-tequilas on the beach et rameront sérieusement en réunion, incapables de se concentrer, vous marquerez des points tant votre esprit resté vif se fera remarquer.
Avis aux célibataires, l’été est sans nul doute la période la plus propice pour choper plus haut que ses fesses. Alors que nombre de touristes ne demandent qu’à être guidés dans votre charmante ville, ou que certains beaux gosses restent, comme vous, à battre le bitume pendant que les autres barbotent, le marché s’aère pour vous laisser une plus grande place.
Le plus beau du quartier ou le top-modèle italien perdu dans la ville ? Ils sont pour vous, blanche personne !
Ceux qui restent au bureau en été le savent (et sont d’ailleurs toujours les premiers à dire qu’ils « adoooorent prendre leurs vacances en septembre ») : en août, l’activité est très ralentie (euphémisme). Les trois pelés sur place se serrent les coudes en arrivant bravement à dix heures, se « couvrant » respectivement face à la hiérarchie, déjeunent en terrasse pendant des heures, puis rangent quelques dossiers en attendant des mails de l’extérieur qui ne tomberont jamais (bah ouais, tout le monde est parti) avant de décoller (difficilement) leurs cuisses en fin d’après-midi.
Ah oui, pas bête…
Alors que juillettistes et aoûtiens se serrent la ceinture depuis des semaines dans la perspective d’avoir à exposer au monde leur corps mollasson en jachère depuis une année, vous, vous pourrez biberonner du rosé en boulottant des pistaches pendant qu’ils s’enroulent dans de la cellophane avec l’énergie du désespoir. Quant au maillot intégral, pas sûr que votre bellâtre (voir point 5), au vu du marché restreint, fasse la fine bouche…
C’est connu : climats tropicaux, mer, sable et soleil sont les pires ennemis des cheveux. Scotché sur Facebook, vous pourrez à loisir, de votre cabine d’observation, checker les chevelures de vos amis gonfler, frisotter, tourner au orange (comme leur teint, luisant et rougeaud) pendant que vous arborez un brushing des plus élégants bien gainé par l’air aseptisé de la clim' du bureau. Et ça, ça n’a pas de prix…
Chouchous, glaces, abus d’alcool, pralines, frites, petit-déj à rallonge… Les vacances, c’est comme Secret Story, on en sort rarement sans un minimum de +5 kilos sur la balance. Lesquels, masqués par un élégant bronzage, ne surgiront, cruellement, que quelques semaines après le retour, quand le blues de la rentrée, accompagné de la bruine automnale, viendront achever nos chers vacanciers.
Too bad !
Gniark gniark gniark.
Alors, convaincus ? Aux autres, il est peut-être encore temps de rendre vos billets d’avion…