Prendre l’avion a toujours été un plaisir et ce, depuis ma plus tendre enfance. Si étant petite, je demeurais effrayée par l’idée qu’un volatile ne s’engouffre dans les réacteurs de l’avion le faisant ainsi piquer du nez (l’illusion de la jeunesse), aujourd’hui, je considère qu’il s’agit du moyen de locomotion le plus sûr au monde (enfin, d’après la légende) et le plus plaisant à emprunter. La vérité c’est qu’il m’arrive d’être beaucoup plus excitée à l’idée de prendre l’avion que d’arriver à destination. Si, si, si.
Tenez, par exemple, l’autre jour, je revenais de Colombie. Prendre l’avion est une expérience en soi mais il faut avouer que dix heures de voyage c’est long. Il m’a donc fallu faire preuve d’imagination pour faire passer le temps sans dépérir d’ennui.
Amis lecteurs, c’est ce que j’ai fait pendant dix heures. Fin de l’article. Merci. Au revoir. Que nenni point du tout. En avion, dormir n’est pas à l’ordre du jour ou de la nuit d’ailleurs. Je reste en alerte au cas où il se passerait un événement important. Je m’en voudrais de louper la traversée d’une énième zone de turbulences ou le passage d’un joli cumulonimbus (traduction : un nuage quoi). Et puis de toute façon, les hurlements du bébé d’à côté ne créent pas un environnement propice au sommeil. Le siège non plus soit dit en passant.
Soyons honnêtes, la ribambelle des films proposés contribue fortement à notre bien-être et ce n’est pas la piètre qualité du son et de l’image qui nous décourage. Nous enchainons les films comme si notre vie en dépendait. La stratégie consiste à ne pas épuiser tous les films dignes d’intérêt à l’aller et à en laisser quelques-uns pour le retour, chose que je ne fais jamais bien entendu. Il faut également veiller à tout bien chronométrer afin de ne pas voir son film interrompu à un instant clef pour cause d’atterrissage imminent. On évitera aussi les films dont le thème principal est la catastrophe aérienne histoire de ménager ses nerfs si prendre l’avion nous effraie.
La vérité c’est que prendre l’avion c’est un peu comme prendre le bus ou le métro. On ne s’intéresse jamais à son voisin. On garde son casque vissé sur le crâne. C’est dommage car de belles rencontres amicales comme celle que j’ai faite sur le Bogota-Paris d’il y a deux semaines, pourraient ainsi nous échapper. Par ailleurs, je ne sais pas pour vous mais je suis toujours pleine d’espoir quand je prends l’avion. J’espère toujours tomber sur le Johnny Depp des voisins qui soit jeune, beau, fortuné et célibataire. J’ai dû revoir mes ambitions à la baisse. Cela n’arrive jamais car la vie n’est pas une série américaine. Dans la vie réelle, on aura plus de chances de croiser le voisin boulet qui ne s’arrête jamais de parler une fois qu’on a brisé la glace, le voisin squatteur qui s’approprie tout l’accoudoir ou encore le voisin papa longue jambes qui dort tout le long nous empêchant ainsi d’aller au pipi room. Pensez comme moi à systématiquement réserver un couloir !
Oui bon, dans un avion, les possibilités sont limitées. Cela dit, si vous voyagez via une certaine compagnie aérienne, sachez que sur les long-courriers, des glaces et des mini sandwichs sont proposés au fond de l’avion et croyez-moi, cela vaut le déplacement. Et puis il est fortement conseillé de se dégourdir les jambes au risque d’être tout ankylosé à l’arrivée. Vous avez également la possibilité de faire du shopping et d’acheter tout un tas d’objets dont vous n’avez fondamentalement pas besoin mais dont il faut profiter vu qu’ils sont hors taxes. Prendre l’avion c’est un peu comme faire les soldes. C’est psychologique.
Après une heure de sommeil, cinq heures de film, une heure de papotage et dix minutes de vagabondage, ce n’est pas encore la fin du voyage. Et non ! Que nous reste-t-il à part lire le gros pavé et les deux magazines qu’on a pensé à apporter ou repasser sa musique en boucle ? Admirer les nuages car oui, il n’y a rien de plus admirable qu’un nuage quand on a atteint le paroxysme de l’ennui et de l’impatience. On laisse son esprit vagabonder (et cet article dériver) et on s’imagine être un bisounours sautillant dans les nuages. On pourra enfin se poser un certain nombre de questions existentielles du style : je ne bois jamais de jus de tomate sur terre, pourquoi devient-elle ma boisson favorite dans les airs ? Ou encore après de nombreux voyages en avion, je suis incapable de me remémorer les consignes de sécurité, pourquoi ?
Bref, voyager en avion c’est toujours tout un poème. Bien que jamais rien de bien nouveau sous le soleil, je ne m’en lasse pas.
Et toi cher lecteur, que t’inspirent les voyages en avion ?
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