Après les Italiens, c'est au tour des Allemands d'être frappés par la crise économique. Si les premiers ne font plus l’amour, les seconds ne font plus d’enfants, révèle une récente enquête menée par la Stiftung für Zukunftsfragen (fondation pour les questions d'avenir), publiée dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, et relayée par Slate.fr.
Faire des enfants coûte aujourd’hui trop cher pour les Allemands, du moins pour près de 67% des sondés, hommes et femmes confondus. En 2011, ils étaient 58% à considérer l'aspect financier qui suit l'arrivée d'un bébé.
L’heure est donc à l’austérité sur tous les plans chez nos voisins allemands : « L'aspect financier ne cesse de prendre de l'ampleur », explique le professeur Ulrich Reinhardt au Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Avec 1,36 enfant par femme en moyenne, le pays est ainsi confronté à un vieillissement accéléré de sa population.
Pour tenter de contrecarrer cette baisse de la natalité, le gouvernement d'Angela Merkel a récemment mis en place deux grandes mesures incitatives. D’une part, « le Betreuungsgeld ». Il s’agit d’une nouvelle allocation de 100 euros par mois, à l'usage des parents d'enfants de moins de 3 ans qui choisissent d'arrêter de travailler pour garder leur projéniture. D’autre part, de nouvelles places d’accueil en jardins d’enfants ont été créées. Slate.fr rappelle qu'en Allemagne les écoles maternelles n'existent pas. Les enfants peuvent en revanche aller dans un jardin d'enfants payant, où des éducateurs les accueillent. Selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung, 45 heures de garde hebdomadaires coûtent entre 198 euros et 397 euros chaque mois.
Outre l’aspect financier qui constitue un frein dans leur désir de concevoir un enfant, les Allemands évoquent également l'incompatibilité à mener de front une carrière et à avoir une vie de famille. De même que la peur de perdre leur indépendance. Enfin, pour 40%, le partenaire idéal n'a tout simplement pas encore été trouvé.
Elodie Cohen Solal
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