La lutte contre les stéréotypes sexistes commence dès le berceau : c’est le postulat du rapport remis à Najat Vallaud-Belkacem cette semaine par le Commissariat général à la stratégie et à la prospective. « Les parcours sociaux, familiaux et professionnels des hommes et des femmes ne peuvent être la simple résultante de préférences individuelles, ils résultent aussi des systèmes de représentations figés, de clichés de ce qui fait traditionnellement le masculin et le féminin », peut-on lire dans l'avant-propos. Comment lutter contre les clichés sexistes dès l'enfance ? Voici quelques idées pour combattre les stéréotypes inspirées par le rapport.
Nombre de futurs papas se sentent exclus pendant la grossesse de leurs compagnes et peinent à appréhender l'arrivée de leur bébé. Et très peu d'entre eux participent aux ateliers de préparation à l'accouchement ou à la parentalité. En proposant des dispositifs de préparation spécifiques pour les hommes, on peut les aider à embrasser leur futur rôle de pères.
Actuellement, seuls 17% des métiers sont mixtes, et les structures d’accueil des enfants en bas âge sont peuplées à grande majorité de femmes. En encourageant les hommes à épouser des carrières dans le secteur de la puériculture, on lutte déjà d'une certaine manière contre le stéréotype ancien qui voudrait que ce soit aux femmes de s'occuper des bébés pendant que les hommes travaillent.
Cette suggestion ne figure pas dans le rapport mais est de plus en plus mise en avant par les pédopsychiatres interrogés sur le sujet. Pourquoi les petites filles seraient cantonnées au rose et les garçons au bleu ? Quelle monotonie ! Il ne s’agit bien évidemment pas d’empêcher sa fille de porter une robe si elle le souhaite, mais de l’encourager à mettre également des pantalons, par exemple. Et réciproquement, ne pas s’alarmer si son petit garçon aime enfiler des colliers. Comme le recommandent les psychologues, il faut leur laisser le choix.
De même qu’il est souhaitable de diversifier la garde-robe de ses enfants, leur proposer des jouets dé-genrés est une manière de ne pas les laisser s’enfoncer dans des rôles stéréotypés. La question du choix des jouets ne figure pas dans le rapport sur l'égalité, mais est de plus en débattue. Et de nombreuses marques proposent désormais des jouets dé-genrés. Aux Etats-Unis, une ingénieure a même lancé une marque de jouets de construction pour les petites filles afin de les inciter à se lancer dans des carrières scientifiques.
Les temps changent et même les dessins animés Disney ont évolué ; La belle au bois dormant a laissé la place à Merida ou Tiana, l'héroïne de La princesse et la grenouille, plus volontaires et moins passives que leurs ancêtres. Choisir des œuvres qui rompent avec les clichés de la princesse et du chevalier est un moyen d'inculquer aux enfants une vision plus moderne de la vie et des relations entre les hommes et les femmes.