Victoria, 6 semaines, est née grâce à une greffe de tissu ovarien. Cette technique consiste à prélever dans l’abdomen une quantité suffisante de tissu ovarien pour le réimplanter à une autre femme pour qu’elle récupère un cycle normal et produise des ovocytes. Si ce type de greffe n’est pas plus couramment pratiqué, c’est que les traitements anti-rejets posent problème pour mener à terme une grossesse. Seule exception : la greffe entre jumelles.
Karine et sa sœur jumelle sont toutes les deux atteintes du syndrome de Turner, une maladie chromosomique rare provoquant des problèmes de croissance et très souvent la stérilité. Karine a en effet été ménopausée précocement, et n’a pas d’ovaires, en revanche sa sœur a pu avoir deux enfants. Après de nombreux recours sans succès à la procréation médicalement assistée, Karine s’est finalement rendue en Belgique, pour subir une greffe de tissu ovarien provenant de sa sœur jumelle. Quelques semaines plus tard elle était enceinte, sans fécondation in-vitro.
Plusieurs opérations de greffe de tissu ovarien entre jumelles avaient déjà eu lieu aux Etats-Unis, Victoria est le premier bébé conçu de cette façon en Europe. En France, cet acte est interdit parce qu’il est considéré comme un don de gamètes entre deux personnes qui se connaissent. Même dans ce cas-là l’anonymat reste la règle.
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