La secrétaire d’État à la Santé, Nora Berra, remet les pieds dans le vaste chantier de la parentalité et de l’homoparentalité... Elle s’est exprimée dans le quotidien Libération pour proposer d’instaurer un statut de coparent, et faciliter ainsi la vie des beaux-parents, compagnons, papas et mamans homosexuels, qui ne peuvent pas effectuer les démarches administratives pour les enfants qu’ils élèvent, ni les emmener chez le médecin ou aller les chercher à l’école.
Cette proposition prend acte d’une mutation enclenchée depuis longtemps déjà dans la société, celle du modèle traditionnel de la famille nucléaire : 1,6 million d’enfants vivraient aujourd’hui dans une famille recomposée, et 30 000 dans une famille homoparentale. Juridiquement, ces familles sont confrontées à un vide inquiétant en cas de décès ou de séparation : elles n’ont aucune garantie que l’enfant sera confié au parent affectif auquel il est lié. Le statut de « tierce personne digne de confiance » créé en 2002, qui permet de partager l’autorité parentale, n’a pas été suffisamment défini et clarifié pour que le quotidien des parents non biologiques soit facilité.
D’après Libération, Nora Berra souhaite remettre le sujet sur la table : « il faut arrêter de fermer les yeux sur le vide juridique qui favorise des situations douloureuses pour des enfants autant que pour leurs familles », et surtout « ne pas stigmatiser » ces familles, ajoute-t-elle.
En 2008, un projet de Nadine Morano, secrétaire d'État chargée de la Famille, qui allait dans le même sens avait été mis à la poubelle, victime de la réticence d’une partie de la droite à reconnaître et légaliser les familles homoparentales.
(Source : Libération.fr)
Crédit photo : Polka Dot
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