Le ministre de l’Education, Luc Chatel, reçoit depuis hier les inspecteurs d’académie pour leur soumettre son projet d’évaluation des écoliers. Intitulé « Aide à l’évaluation des acquis en fin de maternelle », ce projet, détaillé dans un livret que Le Monde s’est procuré, devrait être appliqué dès le mois de novembre. Selon le ministère, ce projet constitue un « outil de repérage des élèves présentant des risques pour les apprentissages à l’usage des enseignants ».
Cette évaluation se déroule en trois phases. La première, dite de « repérage » se déroulera de novembre à décembre. L’instituteur devra passer au crible le comportement de l’enfant, son langage, sa motricité. La deuxième phase, qui correspond à peu près au deuxième trimestre, consisterait en un « entraînement progressif (…) avec les enfants repérés « à risques lors de la phase 1 ». Enfin, entre mai et juin, les instituteurs feront passer une série d’épreuves finales destinées à évaluer le niveau final des écoliers. Au terme de cette évaluation, une mention « rien à signaler », « à risque » ou « à haut risque » sera décernée pour chaque élève.
Présenté officiellement comme un « outil de lutte précoce contre l’échec scolaire », ce dispositif a d’ores et déjà déclenché le courroux des syndicats d’enseignants qui estiment que les professeurs savent déjà identifier par eux-mêmes « les enfants qui ont besoin d’un accompagnement particulier ». Ils réclament donc son retrait. « Nous appelons le ministre de l’Education à revenir à la raison. La maternelle n’est pas un lieu de compétition, de tri et de sélection », a affirmé Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire.
Alexandre Roux
(Source : Le Monde)
Crédit photo : Digital Vision
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