Invité hier du Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro, le ministre de l’Éducation, Luc Chatel, a annoncé que 223 000 lycéens sont sortis du système éducatif sans diplôme entre juin et octobre 2011. Il a également précisé que « cela représente environ 5% des jeunes de plus de 16 ans qui sont dans nos lycées ou nos lycées professionnels ». Sur ces 223 000 lycéens « un quart sont pris en charge par les missions locales. Et il en reste environ 160 000 qui jusqu’à présent étaient partis sans laisser d’adresse, perdus de vue » a ajouté le ministre.
Pour remédier à ce problème, Luc Chatel promet de procéder au cas par cas : « Nous avons décidé de leur apporter une réponse personnalisée, individualisée. Dans tous les départements, sur 400 bassins de vie en France (…), j’ai transmis aux préfets et aux inspecteurs d’académie la liste exacte de ces décrocheurs, et donc nous allons faire du sur-mesure ». En effet, le ministre souhaite proposer à chacun de ces jeunes, soit « un contrat en alternance », soit « un suivi par une mission locale », « un travail individualisé ». Concernant les solutions pour ces « décrocheurs », M. Chatel a aussi fait l’éloge des fameux établissements de réinsertion scolaire (ERS), mis en place en France depuis la rentrée 2010. Sur les 152 élèves accueillis dans ces ERS à la rentrée 2010, « 141, c’est-à-dire 93%, ont été réinsérés dans un collège, dans un lycée ou un CFA » a argumenté le ministre. Il a également précisé que le nombre de ces ERS passera de 16 à 20 à la fin de l’année scolaire. Rappelons que les ERS sont des internats conçus pour des élèves de 13 à 16 ans plusieurs fois exclus de collèges. Ils peuvent accueillir 15 à 30 élèves pour au moins un an avec un encadrement spécifique et ont pour objectif de réinsérer ces élèves dans le système classique.
C’est en outre grâce à un logiciel de recensement des élèves « décrocheurs », annoncé en avril 2010, que le ministre a pu dévoiler ces chiffres. « Jusqu’à présent, nous ne savions pas exactement combien de jeunes quittaient le système éducatif chaque année sans diplôme. Nous avons donc mis en place un système de base de données, en connectant le système de l’Éducation nationale, de l’enseignement agricole, des CFA, des missions locales, et dorénavant nous savons ».
Alexandre Roux
Avec AFP
Crédit photo : AFP/Archives
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