À l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, la FNSF (Fédération Nationale Solidarité Femmes) lance une nouvelle campagne imaginée par des hommes. Cette fois, pas de visages féminins tuméfiés, mais des portraits d’hommes ordinaires et d’apparence sympathique, si ce n’est le détail d’une de leurs mains, monstrueuse. L’idée est de montrer que la violence conjugale n’est pas une affaire de classe ou d’âge. « Il n’y a pas de profil type, ce peut être le voisin charmant ou la personne avec qui l’on travaille, ces hommes sont souvent très sympathiques dans la vie sociale », explique Françoise Brié, vice-présidente de la FNSF, « les femmes nous disent souvent qu’on ne les croit pas lorsqu’elles osent parler, justement parce que leur compagnon est insoupçonnable ».
D’après les données 2010 du 3919 , impossible en effet d’établir le portrait-robot du conjoint violent : 10,6% ont entre 25 à 29 ans, 50,8% ont entre 30 à 49 ans et 32,2% ont plus de 50 ans. Les auteurs de violences conjugales ne sont pas des brutes alcooliques au chômage : 66,2% ont un emploi, 11,9% sont retraités. Parmi les actifs répertoriés, on compte 46,2% d’employés et 20,5% de cadres et professions intellectuelles supérieures, et 15,3% d’artisans, commerçants, ou chefs d’entreprise. « L’alcoolisme ou les antécédents familiaux interviennent en tant que facteurs aggravants, on relève que 60,4% des auteurs de violences ont subi des violences dans l’enfance », souligne Françoise Brié.
« Les campagnes lancées depuis plusieurs années produisent des effets, mais il reste encore du chemin à faire pour encourager les femmes à appeler le 3919, et pour faire baisser le seuil de tolérance à l’égard des auteurs de violences », déclare F. Brié. Samedi prochain, le Collectif national contre les violences faites aux femmes appelle à manifester pour faire respecter la loi du 9 juillet 2010, et pour que les mesures d’austérité ne pénalisent pas les centres d’hébergement pour les victimes.
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