Il existe tout d’abord plusieurs sortes de poux pour l’homme : ceux de tête et ceux de corps. Nous nous intéresserons ici exclusivement au pou de tête. Le pou, appelé pédiculose dans le langage médical, est un insecte, un parasite inoffensif, qui touche principalement les enfants. Il est généralement sans conséquences sur la santé si l’on excepte les fortes démangeaisons qu’il provoque. Grâce aux trois puissantes paires de pattes munies de pinces dont il est doté, le pou s’attache aux cheveux et au cuir chevelu et se nourrit du sang qu’il suce sur ce dernier. Un pou mesure entre 2 et 3 mm et vit entre 30 et 40 jours. Il peut aussi survivre 24 heures sans être sur un crâne. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, un pou ne saute pas et ne peut pas voler, mais il nage. En refermant les orifices par lesquels il respire, le pou peut en effet retenir sa respiration. Il ne peut donc pas être noyé. Les poux femelles quant à elles pondent environ 6 œufs par jour, et les lentes mettent 10 jours pour éclore.
Les poux adorent les collectivités. Les écoles et les colonies de vacances sont donc leurs terrains de chasse favoris. Les poux sont une infection extrêmement contagieuse qui se transmet de tête en tête très rapidement, surtout chez les enfants de 3 à 12 ans et plus particulièrement de 6 à 8 ans. Ils ne sont pas synonymes d’un manque d’hygiène, au contraire, ils affectionnent habituellement les environnements secs, fins, non-gras et propres. Les cheveux des enfants remplissent toutes ces conditions et c’est donc pour cette raison qu’ils sont les personnes les plus touchées. On constate également que les filles sont les victimes préférées des poux. En effet, selon une étude menée en Iran en 2009 sur 850 écoliers (dont le journal « Ça m’intéresse » s’est fait l’écho en février 2010), les filles avaient un taux d’infestation de 13,5% contre 0,7% chez les garçons. Même constat dans la ville de Tours en France, où 10 filles sont infestées pour seulement un garçon. C’est évidemment la longueur des cheveux des filles qui est la cause de ce taux d’infestation largement supérieur. Les adultes peuvent aussi attraper des poux mais ce phénomène est beaucoup plus rare.
C’est certain, plus les cheveux sont courts, moins on a de chance d’attraper ces ennuyeux parasites. Mais la solution n’est pas non plus de raser la tête de nos bambins… Afin donc de réduire au maximum les risques d’attraper des poux, il existe un certain nombre de précautions à prendre :
- Eviter les contacts directs avec une personne infestée. Mais il est vrai qu’appliquer cette consigne à nos enfants qui passent leur temps ensemble en classe ou dans la cour de récréation reste une chose difficile.
- Laver à plus de 50 degrés tout ce qui peut être en contact avec la tête des enfants, à savoir les draps, oreillers, casquettes, bonnets, serviettes, et pour les plus petits, les doudous.
- A l’école ou dans les autres collectivités d’enfants comme les colonies, il est recommandé d’empêcher les enfants de se prêter et d’échanger les bonnets, écharpes, cagoules et autres bandeaux.
- Interdire le prêt de matériel de sport, tel que les bombes d’équitation, les kimonos d’arts martiaux, les casques de roller
- Utiliser la méthode homéopathique. Il en existe trois déclinaisons, à savoir la poudre d’aphtiria, la lotion de sabadilla ou les granulés de pediculus capiti 5 CH. La première se saupoudre sur la tête, et il faut ensuite envelopper les cheveux dans une serviette pour la nuit. La lotion quant à elle, une fois mélangée à de l’eau, s’applique comme un shampoing. Les granulés, eux, s’avalent trois fois par jour. A noter que l’homéopathie relevant du domaine médical, il vaut tout de même mieux se renseigner auprès d’un médecin ou d’un pharmacien avant de commencer le traitement.
Finalement, la seule prévention réellement efficace est d’ordre collectif. Dès qu’un pou contamine un individu, comme tout colonisateur, il va chercher à en infester d’autres. Il faut donc immédiatement l’en empêcher avant qu’il ne se reproduise. C’est la raison pour laquelle il faut surveiller de manière régulière la tête de ses enfants. En cas d’infection, il devient nécessaire de très vite traiter et éliminer tous ces parasites. C’est en effet en agissant le plus tôt et le plus rapidement possible que l’épidémie pourra être évitée.
Contrairement à ce que disent les laboratoires ou les pharmaciens, les produits répulsifs ne fonctionnent pas bien. En effet, la multiplication des traitements a entrainé au fil du temps une évolution génétique du pou et le rend donc quasiment insensible à ces produits. Ils ne sont donc efficaces que dans un cas sur deux environ. Pour en savoir plus à ce sujet, on peut heureusement compter sur l’un des trente spécialistes mondiaux du pou, la scientifique française Catherine Combescot-Lang. Du pou, cette chercheuse de la faculté de pharmacie de Tours, connaît absolument tout. Du mode de vie au degré de résistance, en passant par leur cycle de reproduction, ils n’ont plus aucun secret pour elle. Peu surprenant quand on sait que Catherine Combescot-Lang possède son propre élevage de poux et les étudie depuis plus de dix ans. Selon cette chercheuse, qui a testé plus d’une quinzaine de produits, même dans la nouvelle génération de lotion qui tue le pou en l’étouffant dans du gras, il n’y en a que très peu qui sont vraiment efficaces à 100%, comme par exemple le Duo LP ou encore le Nyda.
Toutefois, en plus de ces répulsifs, il existe d’autres moyens de chasser les poux :
- Les peignes « malins ». Il existe en effet aujourd’hui une nouvelle génération de peignes antipoux et antilentes. Pour les poux il s’agit d’un peigne électrique qui envoie une micro-décharge dès qu’il est au contact d’un parasite. Mais pas d’inquiétude, la décharge électrique nécessaire pour tuer un pou étant infime, ce peigne reste absolument inoffensif pour les enfants. Concernant les lentes, c’est un peigne en métal (acier inoxydable) à dents lisses, longues et arrondies qui n’agresse pas les cheveux, et qui, grâce à l’écartement minutieusement calculé de ses dents, retire complètement toutes les lentes.
- Les « recettes de grand-mères ». Un mélange d’huile (de table ou d’amande douce) et de vinaigre (blanc de préférence) à appliquer sur les cheveux. L’huile permet en effet d’étouffer les poux et les lentes, à condition que les cheveux soient complètement imbibés. Il faut ensuite emballer les cheveux dans un linge en coton épais et laisser agir toute une nuit. Après un shampooing, le vinaigre servira à dissoudre la colle qui attache les lentes aux cheveux. Les lentes se détacheront donc plus facilement. On peut aussi par exemple faire préparer en pharmacie, à l’aide d’un compte-goutte, une solution d’essences naturelles suivantes : 4 gouttes de romarin, 4 gouttes de lavande, 4 gouttes d’origan et 4 gouttes d’eucalyptus. Il faut ensuite mettre cette préparation dans une bouteille de shampooing ordinaire et se laver les cheveux tous les jours avec ce dernier. Outre-Manche, nos voisins anglais utilisent aussi l’huile essentielle de l’arbre à thé, un insecticide naturel très puissant. Les malgaches, eux, misent plutôt sur la combinaison des huiles essentielles suivantes : niaouli, ravintsara et citriodora, qui bouchent le système respiratoire des poux. Cette dernière solution a de plus des effets repoussants.
Alexandre Roux
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