Grégory Dorcel : C’est évidemment prendre conscience que le porno s’adressait mal aux femmes jusqu’à aujourd’hui, et c’est tout mettre en œuvre pour mieux s’adresser à elles et leur proposer un environnement qui leur conviennent, d’autant plus qu'aujourd'hui les femmes sont très demandeuses ! En effet, l’enquête IFOP que nous venons de réaliser révèle que 82% des Françaises majeures ont déjà vu un film X, que 50% d’entre elles regardent du X seules et qu’elles sont 18% à consommer du porno régulièrement et occasionnellement.
G. D. : Nos enquêtes convergent toutes vers les points suivants : en matière de porno, les femmes veulent de l’action, comme les hommes, et pas d’images soft à l’eau de rose. Elles veulent aussi de la sophistication - des beaux décors, de la belle lingerie, une belle image. Des acteurs beaux ou au physique agréable, mais pas forcément des supers machos : 35% des femmes déclarent que c’est un élément important pour elles. Du réalisme et un souci du détail proche de la réalité. Bien sûr, le X se doit d’être la représentation de fantasmes (donc tout sauf le quotidien !), mais pour autant les situations doivent rester réalistes pour un minimum d’identification et surtout, ces petits détails qui font que l’on y croit doivent participer à une montée du désir et une progression dans l’intensité…
G. D. : Les résultats du sondage prouveraient l’inverse. Les femmes déclarent moins que les hommes avoir « appris » grâce au X : 22% seulement d’entre elles - contre 40% des hommes - déclarent que le X a participé à leur apprentissage et à la découverte de leur sexualité. Et puisque vous parlez de cet article en particulier, c’est l’un des plus lus jusque maintenant ; il a été rédigé par Coralie Trinh Thi, une ancienne actrice qui livre plus un témoignage personnel que des conseils didactiques.
G. D. : Un site porno que les femmes ont envie de consulter et découvrir, un lieu fait pour elles, organisé comme un sac à main de filles. En fonction de leur humeur, elles peuvent fouiller un peu partout dans les rubriques : chroniques, conseils, interviews… Et une sélection de contenus X qui leur convient avec suppression de tous les clichés que l’on peut retrouver sur les plateformes porno classiques. Par exemple, exit le plombier qui se retrouve le pantalon sur les chevilles dès la première minute !
G. D. : Non, le porno se porte mal depuis le piratage et depuis que des sites proposent en toute impunité du contenu illicite. Que du contenu soit offert, cela existe dans l’audiovisuel depuis la nuit des temps - c’est le modèle de TF1, M6… et de toute radio. Le contenu est en fait payé par la publicité soumise aux spectateurs. Le problème est qu’il s’agit ici de piratage. Le contenu utilisé est volé par ces sites, qui en dégagent d’énormes profits dans des paradis fiscaux. S’il n’y a plus de budget, les producteurs ne peuvent plus faire de films ni d’images de qualité. C’est pourquoi la production mondiale se limite principalement au petit gonzo peu qualitatif.
G. D. : Les femmes ne sont sans doute pas l’avenir du X en ligne. En tous les cas, pour nous la question n’est pas là. Marc Dorcel a pour vocation de procurer du plaisir à ses clients par des contenus sexy ou des produits. Nous avons tout fait pour que les hommes comme les couples puissent en profiter un maximum ; il semble aujourd’hui que les femmes aient des envies auxquelles on peut mieux répondre, c’est notre devoir de le faire pour leur apporter satisfaction et plaisir. Est-ce que cela génèrera un business assez significatif ? Seul l’avenir nous le dira, mais pour l’instant, nous allons déjà essayer de satisfaire le plus grand nombre d’entre elles.
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