iVillage est un site américain qui dans son principe ressemble à Terrafemina et qui, de la même façon, fait des sondages pour mieux comprendre et connaître les femmes. La dernière étude en date laisse perplexe : moins de la moitié des femmes mariées ont choisi d'épouser le partenaire sexuel le plus satisfaisant qu'elles aient eu et, par voie de conséquence, 66% préfèrent lire un livre le soir que d'avoir des relations sexuelles avec leur conjoint.
Le quotidien américain New York Post, qui accompagne l'étude de témoignages de femmes, démontre, au fond, que ces femmes assimilent le rapport sexuel à la passion et, anticipant l'étiolement de cette dernière, épousent des amants qu'elles trouvent modérément excitants mais avec qui elles pensent pouvoir faire un long chemin. Pourtant, si le sexe est soustrait de la relation maritale alors qu'il est un devoir dans notre code civil, cela s'apparente à vouloir épouser des géniteurs ou des compagnons de vie.
Le mariage, une solution pour lire tranquille ?
L'un des témoins dans l'article dit : « Je savais que mon meilleur partenaire sexuel était temporaire, donc le rapport sexuel était excellent parce que toute la relation était confinée au sexe, nous ne nous sommes jamais investis ailleurs. » Cette femme ajoute, prudente, qu'on a tendance à ne garder que le meilleur dans ses souvenirs, que la fugacité est excitante et que le danger des situations incongrues est follement enivrant. Ce qui serait plus difficile à reproduire dans le mariage.
Voilà qui sous-entendrait que les femmes ne peuvent être sexuellement excitées qu'en cas de danger, et que la vie bourgeoise, familiale, serait difficilement compatible avec la relation sexuelle. Ce que pourraient confirmer les chiffres : la durée des mariages est de plus en plus courte en comparaison avec les décennies précédentes, tandis que se développent des sites de rencontres extraconjugales. Il ne faudrait pourtant pas conclure sans ciller qu'il y a d'un côté la vie de famille paisible et sécurisante et de l'autre la tempête de la passion qui s'use si l'on s'en sert trop fréquemment. Il existe fort heureusement des couples qui traversent la vie dans une symbiose sexuelle telle qu'ils traversent la vie sans cesser de s'offrir des orgasmes mutuels. C'est probablement le sens de la véritable union, c'est-à-dire une réunion de l'un avec l'autre dans la chair comme dans l'esprit, formant une harmonie si complète, puissante et attirante que les religions semblent y avoir puisé de l'inspiration, appelant à l'extase et à la béatitude, ce qui n'est peut-être pas le fruit du hasard. Il est vrai que ces rencontres-là ne sont ni si évidentes, ni si fréquentes.
J'en reviens donc à cette étude concernant le plus grand nombre et aux remarques d'une sexologue interrogée dans ce même article. Elle fait mention de femmes qui viennent la consulter parce que leur mari ne les satisfait pas sexuellement. On est là en droit de s'interroger : est-il possible que les femmes cherchent à épouser des hommes qui ne sont pas les meilleurs partenaires sexuels qu'elles rencontrent mais que, face à cette insatisfaction, elles consultent ?
Les études devraient pouvoir faire des distinguos, car selon l'âge en effet, les femmes choisissent des géniteurs, puis, lorsque cette question est résolue, elles pensent à elles et à leur plaisir. Et il y a celles, dont le nombre va croissant, qui choisissent de ne pas se marier, ou de ne pas faire d'enfants, qui créent de nouveaux modèles et entrent moins facilement dans les cases ce qui oblige à renouveler sans cesse les études et leurs questions.
Il faudrait pourtant que l'on sache si les femmes prennent des maris pour lire tranquilles, ou si pour lire tranquilles elles prennent des maris plutôt que des amants !
Crédit photo : Wavebreak Media
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