D’où vient la frustration masculine ? Pourquoi les hommes semblent beaucoup plus dépendants du sexe et de la fréquence de leurs rapports que leur compagne ? Un article du Wall Street Journal tente de fournir des éléments de réponse, en s’appuyant sur l’analyse de psychologues qui se sont penchés sur la vie sexuelle d’un couple marié de longue date, dans lequel l’époux se sentait frustré par les nombreux refus de sa femme quand il était question de faire l’amour.
Les hommes seraient loin d’être les bêtes en rut qu’on aime stigmatiser trop souvent. Au-delà de l’aspect biologique du rapport charnel, il semble que ceux-ci soient mus par un besoin émotionnel puissant. Les experts cités affirment même que l’acte sexuel est une expérience émotionnelle plus intense pour les hommes que pour les femmes. « Les hommes ont tendance à exprimer leurs sentiments par des actes, et non par des mots. Contrairement à beaucoup de femmes, ils n’ont sans doute pas de discussions en « cœur-à-cœur » avec leur entourage, et ils limitent souvent les caresses et les marques d’affection physiques à leur famille très proche », explique la journaliste.
Ainsi, le manque de sexe deviendrait beaucoup plus problématique lorsqu’il se fait sentir chez un homme, comme le précise Justin Lehmiller, psychologue de Harvard spécialiste de la sexualité : « Pour certains hommes, le sexe représente la première façon de communiquer et d’exprimer leur intimité. Leur retirer le sexe revient à leur ôter leur principal exutoire émotionnel. » Esther Perel, thérapeute du couple et de la famille à New York, explique que « lorsqu’un homme se sent déprimé parce qu’on ne le touche pas, il est comme le petit garçon qui est debout dans son berceau et pleure pour être pris. Il éprouve une carence affective. »
Environ 80% des couples américains mariés ne feraient l’amour que deux à trois fois par mois, 32% disent le faire trois fois par semaine, selon les chiffres de l’Université de Chicago. Des scientifiques se sont penchés sur l’état du désir sexuel dans les relations à long terme : la conclusion, parue dans la revue Social Psychological and Personnality Science, avance que les couples parviennent mieux à maintenir le désir quand ils sont motivés pour répondre aux besoins sexuels de leur partenaire, même quand cela ne correspond pas vraiment avec leurs propres préférences. Il s’avère finalement que la force d’un couple en termes de sexualité provienne de la générosité déployée l’un envers l’autre, comme le soutient Amy Muise, auteur principal de cette étude à l’université de Toronto : « Nous pensons que les couples qui ont la plus grande force commune sexuelle sont plus concentrés sur les aspects positifs de leur relation. Ils font l’amour pour renforcer leur intimité et se sentir plus proches de leur partenaire, beaucoup plus que pour se faire plaisir. Et c’est cet état d’esprit qui entretient leur désir l’un pour l’autre. »
Leçon à retenir pour durer dans la chambre à coucher : oublier un peu le sexe, la recherche de son propre orgasme et tout le décorum qui va avec, et ne rechercher que le plaisir de l’autre. Une vieille recette un peu oubliée.
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