Le 26 avril est la journée de l’asexualité, organisée à l’initiative de l’AVA (Association pour la visibilité sexuelle). L’occasion de parler de l’absence d’attirance sexuelle qui caractérise les asexuels, un phénomène souvent oublié. Moins sensationnels que les nymphomanes, plus complexes que les abstinents, les asexuels font figure d’ovni parmi les différentes orientations sexuelles. Ils représenteraient pourtant 1% de la population mondiale.
L’asexualité se définit par l’absence d’attirance sexuelle. Le psychiatre Krafft-Ebing a été le premier à mettre un mot sur cette particularité au début du XXe siècle : c’est l’anesthesia sexualis. Les asexuels ne sont pas pour autant désintéressés de l’amour, et selon leur préférence on parle alors d’orientation romantique plutôt que sexuelle. Cet amour platonique peut exclure, à l’heure où une sexualité épanouie est présentée comme essentielle au bien-être humain. Ainsi, l’asexualité peut être considérée comme une tare dans une société où le sexe est omniprésent.
Au États-Unis, une semaine de l’asexualité a été organisée, en menant des actions de sensibilisation auprès de la population. Pour Lily, asexuelle, beaucoup de personnes comme elle ne connaissent pas le phénomène et se pensent atteintes d’un blocage. En France, une communauté asexuelle s’est créée en ligne. Les asexuels ont tendance à se mettre en couple ensemble, analyse Paul, vice-président de l’AVA, car être en couple avec une personne « sexuelle » implique des difficultés. Julien, asexuel de 27 ans, confie à l’AFP avoir eu des rapports sexuels avec son ex-petite amie pour lui faire plaisir plutôt que par désir. Il s’est depuis mis en couple avec une asexuelle rencontrée en ligne, avec qui il vit une relation joyeuse… et chaste !
Victoria Houssay
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La tribu des No sex