Il n’est pas parfois pas facile de répondre à la question « Avec combien de personnes différentes avez-vous couché ? », à tel point que certain(e)s préfèrent mentir. Une étude, conduite par l’Université de l’État d’Ohio, a interrogé 160 étudiantes et 133 étudiants âgés de 18 à 25 ans pour leur poser la question.
Les étudiants devait répondre à un questionnaire, sur lequel figurait d’autres questions relatives aux stéréotypes de genre, afin de savoir s’il avaient des comportement « typiquement féminin » ou « typiquement masculin » comme faire des plaisanteries graveleuses, porter des vêtements sales, mentir sur son poids ou écrire de la poésie.
Pendant l’étude, publiée dans Sex Roles en avril 20123, un groupe d’étudiants répondait librement au questionnaire, alors que les autres y répondaient en étant relié à un détecteur de mensonge. Ou plutôt à un faux-détecteur de mensonge : les électrodes n’étaient reliées à rien du tout, mais les chercheurs leur ont expliqué qu'elles mesuraient le taux d’anxiété. Cette technique inventée en 1969 par un psychologue américain porte le nom de « Bogus Pipeline » (pipeline bidon) et pousse les interrogés à dire la vérité.
Après avoir comparé les résultats de ceux qui étaient connectés au Bogus Pipeline et des autres, les chercheurs ont révélé que les réponses variaient beaucoup. Sans détecteur de mensonge, les « cobayes » ont renforcé les stéréotypes de genre concernant la sexualité : les hommes augmentaient le nombre de leurs conquêtes, alors que les femmes le minimisaient, afin de répondre aux attentes de la société. En effet, les clichés perdurent : l’homme à femmes est perçu comme un séducteur et renvoie une image positive tandis qu'une femme qui multiplie les conquêtes passe pour une instable aux mœurs légères.
Lorsque les cobayes étaient reliés au faux-détecteur de mensonge, la tendance s’inversait complètement : sous la pression, et donc plus enclins à dire la vérité, les femmes répondaient avoir eu davantage de partenaires et les hommes moins. Des résultats qui prouvent que la pression sociale sur le comportement sexuel est toujours de mise. Pourtant, concernant les autres activités associés à des clichés féminins ou masculins, les sondés masculins n’avaient pas peur d’admettre qu’ils mentaient sur leur poids, et les femmes n’avaient pas honte de reconnaître qu’elles juraient.
Une réalité que prouve une autre étude faite sur le sujet : interrogés par des chercheurs, un groupe d’hommes et de femmes donnaient leur perception d’une femme aux 20 partenaires sexuels et d’un homme aux 20 partenaires sexuels. La femme était jugée très durement, et même moins compétente, alors que l’homme, loin de passer pour un dévergondé, passait pour plus compétent.
Victoria Houssay
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