« Dans le mécanisme de l’érection, la volonté a peu d’influence, ou plutôt une influence négative », explique le Dr Virag. Il s’agit bel et bien d’un phénomène neurologique et vasculaire, porté par un carburant : le sang. C’est en effet le sang qui arrive dans la verge qui provoque le gonflement. Très logiquement, pour que celle-ci reste rigide, le sang doit se maintenir, grâce à la compression des veines qui ferment le cylindre jusqu’à l’éjaculation. L’érection peut également s’arrêter d’elle-même, lorsqu’il n’y a aucun relais sous forme de stimulation érotique.
Ce que nous appelons vulgairement la « gaule du matin », mais que Victor Hugo désignait plus élégamment sous l’expression « les matins triomphants », est en fait un phénomène nocturne, qui se produit précisément durant les phases de sommeil paradoxal. Lors de ces phases, le système « sympathique » qui maintient la plupart du temps la verge « fermée » par de petits muscles n’est plus maître à bord, et de fait les muscles en question se relâchent. Qu’on se rassure donc, « l’érection nocturne, les mouvements et les gestes involontaires n’ont rien à voir avec un rêve érotique », précise le Dr Virag. Il est possible qu’une érection nocturne soit perçue par le cerveau, et qu’elle déclenche une excitation, un désir, qui peut déclencher des gestes érotiques comme la masturbation. Le dormeur ira jusqu’au bout de son excitation ou pas, à vous de décider si vous voulez le réveiller. Ces érections peuvent avoir lieu environ deux à trois fois par nuit, et si l’homme « bande le matin », c’est tout simplement parce qu’il se réveille en pleine phase de sommeil paradoxal. Il existe par ailleurs d’autres situations capables de déclencher une érection involontaire : les remous d’un train en marche ou simplement un moment de relaxation dans la journée...
Avec l’âge, ces phénomènes automatiques ont tendance à s’atténuer. « On peut estimer que deux à trois érections matinales par semaine constituent un indicateur de bonne santé sexuelle », répond l’expert. Les érections nocturnes et matinales permettent en fait d’oxygéner la verge, pour la nourrir, selon un système à peu près similaire au clitoris, qui s’engorge pendant la nuit. « En termes un peu mécaniques il s’agit presque de cycles d’entretien ».
Au contraire, il semble que les pénis larges exigent une pression sanguine supérieure, et donc soient plus sensibles aux blocages, comme l’explique dans son essai le Dr Virag : « Le volume de la verge rigide compte plus que sa longueur : le volume moyen nécessaire pour obtenir l’érection, calculé à l’aide d’une formule spéciale est de 130 ml avec des variations de 70 à 200 ml. On verra que cette notion de volume érectile, sur lequel peu de spécialistes se sont penchés est très importante pour une fonction capitale : le maintien de l’érection. Si l’on ose une comparaison avec l’automobile : les petites cylindrées demandent moins de carburant et arrivent à leur rigidité de croisière plus vite ! »
« Le problème est que les hommes qui s’excitent seuls peuvent ne plus ressentir d’excitation face à leur partenaire habituelle ». Le Dr Virag met en effet en garde contre la disjonction qui peut se créer entre les images érotiques fabriquées ou utilisées pour la masturbation solitaire, et la femme qui partage le quotidien. Une vie de couple harmonieuse et sexuellement satisfaisante ne devrait donc pas laisser de place à la masturbation… À moins que l’homme n’éprouve des besoins sexuels plus pressants que sa partenaire. Mais c'est un autre débat.
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