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Troubles de l'érection : quels traitements pour lutter contre l'impuissance ?
Publié le 27 juillet 2013 à 18:00
Par La rédaction
On l'appelait autrefois « impuissance », et aujourd'hui encore vous trouverez peu d'insultes aussi violentes pour un homme que ce mot-là. C'est pourquoi d'ailleurs la médecine a cédé au politiquement correct et utilise désormais le terme de « dysfonction » ou « dysfonctionnement érectile ». Le pourquoi et le comment expliqués par le Dr. Ronald Virag, chirurgien spécialisé dans la recherche sur le fonctionnement de l'érection.
Troubles de l'érection : quels traitements pour lutter contre l'impuissance ? Troubles de l'érection : quels traitements pour lutter contre l'impuissance ?© iStockphoto
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L’érection, une mécanique complexe

On a l’habitude d’entendre le refrain sur la complexité de la sexualité féminine, entité mystérieuse soumise aux caprices de la psychologie et de l’émotivité, là où les hommes ne seraient que le réceptacle d’une mécanique réflexe voire bestiale qui les dépasserait… Faux, rétorque le Docteur Ronald Virag, spécialiste de l'érection : « Les femmes ne comprennent pas la fragilité du mécanisme érectile. L’excitation féminine peut être aussi qualifiée de mécanique. » Un sentiment amoureux excessif peut donc souvent être à l’origine d’un blocage de l’érection. « Je pense qu’il y a plus de stress chez les hommes que chez les femmes, ajoute le spécialiste, ce stress est inhérent à la physiologie masculine, l’homme doit sans cesser prouver qu’il est capable de bander, de durer, de jouir et faire jouir…» 

Les hommes plus fragiles sexuellement que les femmes

Cette « anxiété de performance » serait même majorée par notre époque. « Avant on rencontrait des filles qui avaient eu très peu d’aventures, voire aucune. Aujourd’hui les femmes ont vu plusieurs pénis de taille différente, elles ont des éléments de comparaison, et se permettent parfois des réflexions qui sapent la confiance d’un homme. » Qui n’a jamais osé faire ce type de malheureux commentaire lui jette la première pierre…

« En tant que médecin je vois beaucoup de jeunes qui viennent uniquement pour se rassurer, ils sont anxieux, ont peur que leur pénis ne fonctionne pas. À l’inverse une femme qui se sent désirée n’aura pas peur de ne pas être à la hauteur ». Le dicton le dit très bien : « il est plus facile d’avoir les jambes écartées que les bras tendus ». cqfd. 

Qu’est-ce que le dysfonctionnement érectile ?

La définition de ce type de petits problèmes est assez simple : il y a dysfonction érectile quand un homme éprouve des difficultés ou une impossibilité d’avoir une verge suffisamment rigide pour obtenir une activité sexuelle satisfaisante. En revanche les causes sont en général complexes et variées, qu’elles soient d’ordre mécanique ou d’ordre fonctionnel. Le Dr. Virag préfère écarter d’emblée la notion de causes « psychologiques » : « en effet on dit toujours que "tout est dans la tête", mais il s’agit néanmoins de transmissions qui se font mal, et d’un blocage d’ordre fonctionnel au niveau des organes et des signaux », précise-t-il.

Soit. On distingue donc les troubles d’origine fonctionnelle et d’origine mécanique. Dans les premiers cas, l’homme ne parvient pas à déclencher d’érection parce qu’il a peur que ça ne marche pas, c'est ce que le spécialiste appelle « syndrome d'anxiété de performance ». Lorsque le problème est mécanique il y a une anomalie vasculaire ou neurologique : le sang afflue trop peu dans la verge, ou bien la pression n’est pas suffisante pour la rendre rigide. Handicapants et sources de souffrance pour l’homme qui veut maintenir une sexualité active, les troubles de l’érection se soignent de mieux en mieux : « Aujourd’hui il n’y a plus aucune raison de rester prisonnier de la dysfonction érectile, il existe des traitements adaptés pour tous les cas de figure », promet le Dr. Virag.

Le Viagra, efficace pour un homme sur deux

Parmi les remèdes médicamenteux, le Viagra est devenu la star des comprimés depuis son lancement au début des années 2000, pourtant il ne représente aujourd’hui que 17% des produits prescrits pour traiter les troubles de l’érection. Outre le fait que le brevet d’exclusivité des laboratoires Pfizer vient tout juste d’arriver à échéance (le 21 juin dernier en France et en Europe), rendant possible la commercialisation de comprimés génériques par d’autres laboratoires, il faut surtout noter que la pilule bleue a été supplantée par ses frères et sœurs de deuxième génération. Ce sont principalement le Cialis des laboratoires Eli Lilly, et le Levitra fabriqué par GSK Pharma qui proposent des molécules plus abouties. 

Comment ça marche ?

Ces traitements par comprimés de la dysfonction érectile agissent sur des enzymes localisés au niveau de la verge. Précisément, ils permettent de détruire les mauvaises enzymes qui empêchent l’érection. Néanmoins « ces molécules ne fabriquent pas l’érection, elles la renforcent », précise le Dr. Virag, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas d’effet en l’absence d’une vraie stimulation sexuelle. L’autre condition est que l’homme présente un taux de testostérone (l’hormone masculine) suffisant, de fait un traitement de type Viagra ou dérivés peut être précédé d’une première cure hormonale, c’est le cas en particulier chez les hommes d’âge mûr, puisque passés 40 ans, les testicules commencent à fabriquer moins de testostérone. « Ces médicaments sont utiles pour un patient sur deux souffrant de dysfonction érectile », ajoute le spécialiste. 

Traitement alternatif : la mini injection

Une technique pour traiter les troubles de l’érection consiste en de « mini-injections intracaverneuses de papavérine » à faire soi-même au niveau du pénis. Grâce à ce procédé on déclenche soi-même l’érection avant l’acte avec une petite aiguille indolore. Cette application locale a l’avantage de ne pas provoquer d’effets secondaires. Selon le Dr. Virag, qui prescrit régulièrement ce traitement pour l’avoir développé et optimisé, la seule contre-indication réside dans la réticence de certains patients face au geste de la piqûre. Dans son dernier essai, Érection, mode d’emploi (Éditions Clément), il met en garde contre une première utilisation mal préparée de ce médicament : « L’installation des mini-injections s’inscrit dans une prise en charge personnalisée […]. Geste important, la mini-injection mérite d’être enseignée au patient par un professionnel de santé aguerri à la méthode. » Côté pratique, le traitement permet de provoquer une érection dans les 5 à 15 minutes qui suivent l’injection, et de la maintenir après l’éjaculation. Seul bémol messieurs, le nombre d’injections est limité à trois par semaine…

L’implant pénien

Il existe enfin pour les patients qui seraient restés insensibles aux autres traitements des techniques chirurgicales qui consisteront à réparer l’action des vaisseaux pour permettre l’afflux sanguin dans la verge, ou à implanter un dispositif dans le scrotum. « Ce type de dispositif s’est considérablement amélioré ces trente dernières années », estime le Dr. Virag. Cet « implant pénien hydraulique » dont la dénomination n’a rien de rassurant, n’a de scientifique que le nom, puisqu’il apparaît comme un outil tout à fait mécanique et simple à manipuler. Une sorte de réservoir contenant un sérum liquide est placé près de la vessie et relié à des cylindres, un dispositif placé dans le scrotum permet de faire gonfler la verge « sur demande », en faisant circuler le sérum dans les cylindres. Pour l’homme les sensations et la jouissance sont les mêmes qu’en cas d’érection naturelle.

Implant pénien


Plus aucune raison donc, messieurs, de rester « impuissant » de nos jours. Raison de plus, mesdames, pour bannir ce gros mot de notre vocabulaire. 

Erection, mode d'emploi Ronald Virag
Plus d’infos : Érection, mode d’emploi, de Ronald Virag, Éditions Clément, 9,99€ en format e-book. 


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