Ils pourraient bien finir par y passer, nos hommes, à la contraception orale et réversible. On connaît en effet la méthode de contraception définitive –ou vasectomie, peu pratiquée en France, il faut l’avouer-, mais jusqu’ici, à part le préservatif, il n’existait aucune méthode de contraception pour hommes.
Des tentatives ont bien vu le jour depuis quelques années : l’une utiliserait les vertus de la feuille d’un arbuste indonésien, le Gandarusa, l’autre cherche à bloquer l’action d’un gène dans les testicules. Les essais de contraception masculine hormonale se sont quant à eux révélés infructueux, car ces méthodes avaient des conséquences sur l’activité sexuelle du mâle ou sur sa fertilité à long-terme.
D’après lemonde.fr, les chercheurs australiens de l’université de Monash, en collaboration avec les universités de Melbourne et de Leicester (en Grande-Bretagne) ont découvert le moyen de bloquer l’action de deux protéines qui permettent au sperme de voyager dans les organes reproductifs masculins. Grâce à cette méthode, des souris mâles ont été rendues infertiles, sans que leur santé soit altérée : « Nous avons montré que bloquer en même temps deux protéines qui permettent l'avancée du sperme pendant l'éjaculation provoque une infertilité totale [...] sans affecter la viabilité à long terme du sperme ou la santé générale et sexuelle du mâle [...]. Le muscle ne reçoit pas le message chimique lui indiquant de faire avancer la semence », a déclaré le chercheur au monde.fr.
Les scientifiques doivent désormais développer un produit capable de bloquer chimiquement l’action de ces protéines, d'après eux une pilule contraceptive masculine pourrait voir le jour dans dix ans. Une idée qui est loin de rebuter nos compagnons, d’après un sondage CSA pour Terrafemina réalisé en septembre 2012, 61% des hommes seraient prêts à prendre la pilule. Cependant, les jeunes hommes se montrent sur le sujet plutôt moins ouverts que leurs aînés : 53% des 18-24 ans y sont favorables, contre deux tiers des 50-64 ans. Un peu de pédagogie reste donc à faire, d’ici la commercialisation de ces nouvelles pilules.
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