Les petites filles, les préadolescentes et les adolescentes sont depuis longtemps déjà des cibles chéries des marketeurs. Leur apprendre à consommer tôt laisse présager d’un avenir idéal. Soit.
Mais récapitulons notre situation actuelle :
- Un grand nombre de femmes grognent et enragent lorsqu’époux ou conjoints partent convoler avec des créatures de 20 ans plus jeunes.
- Entre crèmes antirides, séances de Botox, peeling, laser, liposuccions, liftings, sport intensif et autres alternatives douces des médecines parallèles, nous luttons farouchement pour rester dans la course et profiter le plus longtemps possible de notre épanouissement sexuel, qui, avouons-le, est souvent meilleur passé la trentaine.
Alors quelle mouche du coche nous pousse à accélérer l’éveil sexuel de nos filles ?
Passons outre la nouvelle tendance qui consiste à entraîner avec nous nos filles, dès l’âge de 6 ans dans des salons de massage : c’est un éveil au plaisir. Mais doit-on vraiment encourager ces spas dans leurs folies marketing en acceptant aussi la pose de vernis pour ces fillettes ou le nettoyage de peau ? Doit-on vraiment leur acheter des maillots de bains, brassières ou premiers soutiens-gorge avec des bonnets rembourrés ? Tolérer la crème anti-âge à partir de 8 ans ?
Autoriser nos filles à être nos amies ou confidentes, à se glisser dès l’enfance dans leurs futures peaux de femmes les prive de leur enfance et rend difficile le passage à la vie d’adulte.
Les pousser dans cette direction envoie aussi de bien curieux signaux aux hommes. Ne seront-ils pas tentés de croire que jeunesse et sexualité vont de pair ? Allons-nous ainsi encourager leurs fuites vers toujours plus jeunes ? Sommes-nous en train de baisser les bras et de passer le flambeau ?
Il faut profiter du renouveau du printemps pour prendre la bonne résolution de s’occuper avant tout de nous. A bien gérer notre plaisir, nos orgasmes, on envoie des signaux positifs partout : aux hommes qui auront toujours du plaisir à faire l’amour avec des expertes, à nos filles à qui nous transmettons ainsi la jouissance qu’elles auront à être femme plus tard et enfin à nous-mêmes. Rien ne rend nos journées plus faciles et légères que les molécules de l’amour (dopamine et ocytocine) libérées en grand nombre par l’hypophyse pendant l’orgasme.
Alors laissons de côté les dieux du marketing qui sont tombés sur la tête, et reprenons la place qui est nôtre : celles de femmes épanouies, confiantes et volontaires.
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