Quand Corneille disait que la force de l'amour ne paraissait que dans la souffrance, il ne croyait pas si bien dire. En effet, l’amour est avant tout un véritable produit dopant. Tour d’horizon des effets recherchés.
D’après une large étude réalisée en Finlande en 2013, le mariage réduirait simultanément les risques d’accidents cardiaques fatals et non-fatals. On passerait ainsi de 66 à 58% « de risques d’accidents cardiaques sévères » chez les hommes, et de 65 à 60% chez les femmes. Mieux, 28 jours plus tard, la mortalité était de 60 à 168% plus basse chez ces messieurs, alors que ces dames atteignaient carrément les 71-175%. Ceci en étudiant quelque 15 000 cas, c’est-à-dire un échantillon plutôt significatif. Et encore, on ne vous parle pas de l'action anti-calcifiante et anti-durcissante sur les artères coronaires.
>> Les 10 métiers les plus dangereux... pour votre couple <<
L’amour pour la santé mentale
Selon le British Medical Journal, les hommes engagés dans des relations stables seraient en meilleure santé physique, tandis que les femmes seraient plutôt en meilleure santé mentale. Selon les scientifiques, cet effet pourrait être en partie dû à une meilleure perception de l’engagement par ces dernières. De plus, selon le Journal Américain de Santé Public (American Journal of Public Health), les couples homosexuels seraient aussi bénéficiaires de ce type d’engagement à long terme.
>> Les 10 trucs que l'on a appris sur le sexe en 2013 <<
En 2010, l’université de Chicago a soumis 500 participants à des pics de stress artificiels. Surprise, les participants engagés dans une relation romantique présentaient des niveaux de cortisol plus bas dans la salive. Selon les scientifiques, les « hauts et bas » de l’amour aideraient ceux qui en ont l’habitude à gérer d’autres types de situations anxiogènes. L’effet est donc, d’après le professeur Dario Maestripieri, caractérisé par une atténuation de la réponse corticale (au niveau des pics sanguins de corticoïdes).
>> Chocolat, huîtres ou gingembre : ces aliments qui boostent la libido <<
L’amour contre la douleur
Le journal PLOS One s’est livré, en 2010, à une expérience amusante. Il a soumis des patients, tous dans les 9 premiers mois de leur relation, à des niveaux de douleur thermale variables. Pendant l'expérience, on leur montrait soit une photo de leur partenaire, soit une photo d’une connaissance d’une beauté équivalente, soit une association de mots reconnue pour distraire de la douleur. Surprise : la première et la dernière technique induisaient une réduction importante de la douleur par rapport à la deuxième. Ceci (pour la 1ère) en activant le noyau caudé, le nucleus accumbens, le cortex latéral orbitofrontal, l’amygdale, et le cortex préfrontal dorsolatéral, c'est-à-dire des régions non associées à la distraction analgésique. Mais plutôt… au mécanisme de récompense du cerveau ! L’amour serait donc une récompense anti-douleur.
Manomètre, prends garde ! La Brigham Young University a découvert que les adultes mariés avaient une pression sanguine plus basse que les célibataires, même les plus socialisés d’entre eux. Sur 24 heures, leur pression sanguine était en moyenne inférieure de 4 points, et ce pour les 300 participants à l’étude. Attention, ça ne marcherait qu’avec des mariages « heureux ».
« Si vous êtes en couple, votre époux(se) pourrait vous forcer à manger mieux et aller chez le docteur », théorise David Roelfs, professeur-adjoint de sociologie à l’Université de Louisville. Le fait est que, selon une étude de 2011 publiée par l’American Journal of Epidemiology, les hommes célibataires pourraient mourir dix ans plus tôt que leurs alter-ego « casés ». De plus, leur risque de mourir serait supérieur de 32% tout au long de la vie. Pour les femmes par contre, ce désavantage descendrait à 23%.
Les attaques ne pardonnent pas. Selon l’Association Américaines contre les Attaques (American Stroke Association’s), dans une étude présentée en 2010, le mariage protégerait les hommes des attaques. 10 059 fonctionnaires, âgés en moyenne de 49 ans, ont été suivis de 1963 jusqu’en 1997. Le bilan est sans appel : les célibataires ont un risque 64% supérieur d’attaques cardiaques fatales par rapports aux non-célibataires. De manière intéressante, les mariages malheureux affichent exactement la même augmentation de pourcentage de risque (64%) quand on les compare à leurs équivalents heureux.
L’université du Missouri, en 2013, a prouvé que les personnes engagées dans de « bons » mariages tendaient à faire état d’une meilleure santé que les autres, et ce tout au long de leur vieillissement. Ces résultats ont été corroborés par d’autres recherches qui indiquaient un risque de maladies chroniques plus faible. « S’engager auprès de votre épouse ne va pas guérir le cancer, mais construire une relation plus forte peut améliorer votre état d’esprit mutuel et votre bien-être... », explique Christiane Proulx, enseignante assistante à l'université.
Lit partagé ne veut pas forcément dire mauvaise nuit. En réalité, ce serait même le contraire pour les couples heureux, qui dormiraient mieux selon l’Associated American Professional Sleep Societies. Ainsi, les femmes concernées auraient 10% de chance en plus de passer une bonne nuit. Par contre, les couples conflictuels s’exposeraient quant à eux à des troubles du sommeil plus importants qu’en l’absence de mariage.
Selon le Dr. Laura Berman, sexologue, les études ont montré que les personnes mariées faisaient plus souvent l’amour que les personnes seules, et ce de manière plus variée. Le sexe oral serait également plus présent. A l’arrivée, le système immunitaire, la pression sanguine et… la libido seraient renforcés. Bref, pour plus de sexe, faites l’amour plus souvent. Et pour faire l'amour plus souvent, trouvez l'amour. C'est clair ?
>> Comment être plus heureux : 10 méthodes scientifiquement prouvées <<
Selon le psychologue Stevie C.Y. Yap, les personnes mariées seraient plus heureuses au cours de leurs vies que si elles ne l’avaient pas été. De plus, l’anneau au doigt protégerait de la diminution du bien-être liée au vieillissement. De fait, l’anthropologue Helen Fischer expliquait en 2008, pendant un TED Talk (conférence vidéo-diffusée), que l’activité du cerveau sous amour était la même que celle du cerveau sous cocaïne. Notamment au niveau du système de récompense, qui fonctionne en libérant de la dopamine. Mais l’amour libère également de l’ocytocine, hormone de l’attachement aux effets puissants, particulièrement dans les premiers temps.
Par contre, il semblerait bien que l'activité neurologique du cerveau amoureux soit la même au début de la relation qu'à la fin de celle-ci. « Tout est relatif, sauf le romantisme qui est absolu » ?