Depuis le Moyen Âge, la science dissèque et manipule la sexualité des femmes avec des arrière-pensées. Entre les siècles où on conseillait qu'elles jouissent pour mieux procréer (c'est encore ce que pense les fermiers scandinaves à propos de leurs truies !), et ceux où on les encourageaient à se pincer le nez si leur mari demandaient des choses « déplacées », les femmes ne sont pas plus libres à l'heure actuelle qu'hier de jouir (ou de ne pas jouir) sans entraves, mais sans cesse rappelées à l'ordre (du jour), comme avec cette dernière étude. Les femmes auraient deux fois plus de chance d'avoir un orgasme si elles font l'amour avec leur mari plutôt qu'avec leur amant. Elles n'auraient d'extases dans les bras de ce dernier que dans 40% des cas.
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Pour bien jouir, on sait que le premier ennemi des femmes sont les femmes elles-mêmes : entre le manque de confiance en elles et la façon dont la plupart désapprouvent les formes de leurs corps, il faut attendre que les enjeux de la procréation soient derrière elles pour que les meilleurs orgasmes se profilent. C'est lorsqu'une femme n'a plus rien à prouver à personne qu'elle s'autorise le mieux à jouir et on sait maintenant que, pour certaines, le septième ciel est particulièrement grandiose venu le temps de la ménopause. Mais faisons abstraction de l'âge. Il est clair, pour pour l'essentiel des femmes mariées, qu'il y a avec le mari une intimité qui est plus installée sur la complicité que sur le renouvellement permanent des jeux de la séduction. Les corps se parlent et se reconnaissent. Avec les amants, se sont les sensations fortes et le cœur qui bat la chamade qui emportent et revigorent, donnant - comme aux hommes – la excitation grisante de renouer avec sa jeunesse. Mais à l'inverse de ces derniers, passé un certain âge, il fait aussi renaître une certaine vulnérabilité qu'entraîne la nudité devant l'inconnu. Or, on sait comme penser à rentrer le ventre ou à cacher de supposées disgrâces éloignent les femmes des sensations qui parcourent leur corps.
Avec la crise, les idées se sont rétrécies, moralisées, et personne ne s'offusquent de lire des études ou des informations dans les médias qui, miroirs de notre époque, encouragent les femmes à ne chercher la vraie extase que dans des bras légitimes. Il ne tient donc qu'aux femmes de se souvenir que - sans obligations - la fidélité n'est pas de nature, n'est pas réservée à un sexe plus qu'à un autre, et que la science, qui n'en est encore qu'aux prémices pour comprendre la multiplicité des orgasmes féminins, ne peut si facilement faire des raccourcis, moralisateurs de surcroît.