Alors que les seins, les fesses et la nudité en général ont envahi sans aucune décence notre paysage (télé)visuel quotidien, que les vies privées de chacun, de notre voisin à nos chefs d’État, sont étalées et accessibles à tous pour quelques euros en librairie, il subsiste pourtant, encore et toujours, un tabou insubmersible : la masturbation. Ou plutôt, la masturbation féminine.
Pourquoi avez-vous cliqué sur cet article ? Parce que, comme tout le monde, vous voulez savoir. Qui ? Quand ? Combien ? Quoi, les femmes se masturberaient vraiment ? Une étude* menée auprès de 5865 américains des deux sexes, âgés de 14 à 94 ans (très exhaustive, donc), a permis d’en savoir plus.
Le premier enseignement est que cette « pratique » est répandue. On s’en doutait. 80% environ des femmes entre 25 et 50 ans admettent, en effet, s’être déjà donné du plaisir. Chez les hommes, ce chiffre monte jusqu’à 95% pour les 25-29 ans (qui sont ces 5% qui refusent l’expérience ? Mystère). Plus édifiant sont les résultats concernant la fréquence à laquelle femmes et hommes s’octroient ce petit plaisir solitaire. Chez les 30-39 ans, les deux sexes sont quasiment au même point avec 22% des femmes et 27% des hommes qui se masturbent une fois par semaine. Plus étonnant, chez les plus de 70 ans, ce sont les femmes qui l’ « emportent » avec 26% d’entre elles qui s’offrent un self-quickie une fois par mois contre 23,5% des hommes (paresse ?).
En revanche, lorsqu’on pousse un peu le curseur, et qu’on se penche sur les chiffres des adeptes d’une pratique plurihebdomadaire, l’écart se creuse. Ainsi, un homme sur cinq environ, de 18 à 60 ans, avoue se masturber 2 à 3 fois par semaine, contre moins d’une femme sur 10.
Moralité, si les hommes sont plus excessifs en volume, hommes et femmes, dans leur grande majorité, se donnent du plaisir régulièrement, et c’est tant mieux. Car, si la masturbation féminine a longtemps été diabolisée (on craignait que les femmes puissent s’exciter par elles-mêmes et, par cette autonomie, mettre en péril la reproduction de l’espèce et l’équilibre de la société), il est aujourd’hui prouvé que, loin de desservir le couple ou l’individu, elle est au contraire très bénéfique aux deux. Antistress home-made, une séance de plaisir solitaire vaudra toujours mieux qu’un petit verre de vin en rentrant du boulot. D’autre part, la masturbation est fondamentale dans la découverte de la sexualité par la femme (n’en déplaise à ce charmant docteur Freud qui considérait que la masturbation féminine était un geste infantile).
Quant au couple, dans lequel elle pourrait être considéré par certains comme une intruse, voire une rivale, elle lui rendrait au contraire bien des services. Car loin d’être un acte de remplacement, la pratique masturbatoire de sa partenaire doit être accueillie avec bienveillance. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un plaisir personnel qui se doit de ne pas être jugé par autrui, mais aussi parce que, selon de nombreux spécialistes, elle nourrit le désir du couple. En bref, se masturber n’est pas tromper, bien au contraire ; la masturbation pouvant même être un allié de choix lorsqu’elle est pratiquée devant son partenaire de jeu.
À tester...