Le monde virtuel des jeux vidéos n’a cessé de se sophistiquer. Les gros pixels qui dessinaient le corps humain ont laissé place à une image parfaite qui plonge les utilisateurs dans un monde virtuel parfait où l’on peut à sa guise modifier l’apparence des personnages. Et ce, au point où le retour à la réalité n’est pas toujours simple… Mais c’est la combinaison du choix des personnages et de l’interaction qui mobilise, en ce moment, l’industrie de la pornographie aux États-Unis : puisque les gens communiquent mieux leurs désirs à un personnage virtuel qu’à un partenaire, ils ont devant eux ce qui ressemble à un très profitable business de « satisfaction garantie ».
A partir de l’année prochaine, les consommateurs pourront mettre une paire de lunettes comme les bien étonnantes Oculus Rift de Samsung et pénétrer dans des mondes virtuels à 360°, où ils pourront se déplacer sans avoir besoin de clavier ou de souris. Les mouvements de leur corps, de leurs mains notamment, seront intégrés de façon à ce qu’un joueur puisse naturellement interagir avec tout l’environnement. S’approcher d’un personnage et le toucher, ne suffit pas dans l’univers du X, il faut aussi pouvoir être excité. Il sera donc possible de voir de très près et de façon très réaliste les organes génitaux. Un clitoris gonflé par le désir et des lèvres humides de lubrification seront très parfaitement visibles, les veines saillantes d’un pénis en érection, aussi.
A cette hallucination visuelle, il manque encore la sensation de faire l’amour. Qu’à cela ne tienne : le marché des poupées, non plus gonflables, mais à taille réelle en silicone, continue de se développer inexorablement, malgré un coût pourtant prohibitif : 6.000 dollars en moyenne ! A un horizon à peine plus lointain, les robots sauront satisfaire quiconque sexuellement. La combinaison « robot + latex » signera certainement la fin de la misère sexuelle et rendra obsolète le marché des sex-toys.
>> Le vrai cunnilingus, c’est dans le cinéma américain qu’on le voit ! <<
On peut s’en offusquer, mais c’est le prolongement naturel de relations qui, depuis quelques années, se développent sur Internet et les réseaux sociaux. L’avantage considérable est, dès lors, de pouvoir rapprocher des personnes éloignées géographiquement, et rassurer ceux qui – par timidité ou manque de confiance en eux – préfèrent être protégés de potentiels partenaires par un écran. Car, de façon tout à fait paradoxale, plus nous vivons dans un monde de télécommunications multiples et globales, plus les individus s’autocensurent et se fabriquent des personnages qu’ils voudraient être.
De ces outils virtuels, il reste à imaginer toutes sortes d’applications possibles, qui dépassent le simple fait de pouvoir faire l’amour à distance avec un acteur porno. Il y aura la possibilité de faire entrer dans sa vie, dans son couple, des personnes qui seront aussi là pour donner des conseils, alimenter des fantasmes, essayer des pratiques jugées à risques (qui, virtuelles, deviennent inoffensives). Cela permettra à des couples dont l’appétit sexuel ne suit pas le même rythme de résoudre des crises avant même qu’elles ne naissent, et de remettre l’imagination au pouvoir.
>> Pourquoi les hommes qui ne rappellent pas ne rappellent-ils pas ? <<
Les personnes sans partenaires seront débarrassés de toute frustration et les maladies sexuellement transmissibles pourraient diminuer significativement. Il reste à espérer que cette industrie, largement aux mains des hommes, pense à proposer aux femmes de quoi alimenter leurs rêves et les combler avec des partenaires virtuels qui sauront sans relâche les faire jouir de la tête aux pieds.
Mieux encore, il faudrait que les datas des usages qu’en feront les hommes et les femmes soient publiés, afin que chacun découvre, apprenne, que ce qui manque le plus dans le rapport sexuel physique entre deux êtres, c’est la capacité à communiquer sans retenue pour jouir sans entraves.
En attendant, bienvenue dans Le monde imminent d’Avatar …