« Valérie est la femme de ma vie ». Cette déclaration d’amour, publiée par le magazine Gala en 2010, est signée François Hollande. Très épris alors de sa nouvelle compagne de l’époque Valérie Trierweiler après vingt-cinq ans et quatre enfants élevés avec Ségolène Royal, notre homme l’avouait tout de go : « C'est une chance exceptionnelle que de pouvoir réussir sa vie personnelle et de rencontrer la femme de sa vie. Cette chance, elle peut passer, moi je l'ai saisie. » Ah oui tiens, c'eût été vraiment dommage de ne pas dire enfin oui à l’amour à 55 ans, il était temps ! Et puis, surtout, de ne pas informer l’ensemble de la population, les amis, la famille et les proches de tous bords du fait que les années passées n’avaient été en quelque sorte qu’un sas obligatoire de paternité en attendant de connaître enfin l'expérience de l’amour, le vrai, le grand.
Idem pour François Cluzet qui, racontant sa rencontre avec la douce Narjiss, s’extasiait dans les colonnes de Paris Match d'un : « A 56 ans, je découvre enfin le grand amour » (après 13 ans passés avec Valérie Bonneton, la mère de ses deux enfants). Ou encore Daniel Auteuil philosophant sur son nouveau bonheur avec Aude : « J’ai, toute ma vie, aimé l’amour. (…) Aude, c’est autre chose: je l’ai aimée avant d’être amoureux ». Tiens donc. Ils sont nombreux, et nous n’allons pas tous les citer, mais vous aurez compris l'idée.
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Parlons plutôt du petit nouveau. Cette semaine, Johnny Depp, 51 ans, ex mister Paradis pour nous autres Français, a épousé sa belle Amber de 28 ans. Jusque là rien de grave, Vanessa étant par ailleurs sous contrôle, en mode roucoulade bobohème avec son Benjamin, et certainement pas si mécontente d’en avoir fini les dîners weirdos avec Tim Burton et Helena (lui-même ayant par ailleurs depuis pris la poudre d’escampette avec une starlette passée par là). Ce qui fâche en revanche, c’est l’inélégance patentée avec laquelle Johnny a géré les festivités. Le lieu qu’il a choisi ? L’île paradisiaque sur laquelle la petite bliss-family Depp-Paradis avait bâti son bonheur d’antan (et dont l’une des six plages porte le prénom de Vanessa). Ok, peut-être le Château-Marmont était-il plein ce soir-là. Admettons. Mais le cadeau de mariage, alors ? Eh bien Johnny a eu une super idée, vachement originale : il offert à Amber un yacht. C’est ça, comme à Vanessa autrefois. Normal, puisqu’il s’agit du même : le Vajoliroja, contraction poétique des quatre prénoms de feu la famille Bonheur : Vanessa, Johnny, Lily-Rose et Jack, débaptisé pour son passage à l’ennemi, et renommé l’Amphitrite comme si de rien ni vu ni connu je t’embrouille.
En bref, la classe à Dallas, ou plutôt aux Bahamas, puisque c’est là-bas, donc, que furent célébrées ces noces tout en délicatesse masculine. Au baromètre de la rustrerie, on peut dire que notre jeune marié a mis la barre très haut…
Aujourd’hui, un couple sur deux divorcera fatalement. Est-il donc obligatoire d’enterrer, pour ne pas dire de piétiner, ses expériences passées pour donner à sa nouvelle vie un caractère unique ? Ne serait-il pas finalement bien plus rassurant d’assumer qu’on a construit par le passé ? Ce bonheur d’avant représente-t-il un tel déshonneur pour la nouvelle élue que de le nier complètement serait pour elle le plus beau des cadeaux ? Pas sûr.
Et puis rappelons-le aux Amber et autres prêtresses aux pieds desquels se roulent ces post-quadras libérés de l’enfer conjugal : goujat un jour, goujat toujours. Ou comme dirait Ségolène Royal : « Qui a trahi trahira ». A bon entendeur.