80% des femmes handicapées sont victimes de violences, d'après le Conseil français des personnes handicapées pour les questions européennes. Un chiffre effrayant, à mettre en parallèle avec les 36% de femmes valides victimes de ces mêmes violences, et un phénomène souvent ignoré du grand public. C'est pourquoi l'association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir (FDFA) a décidé de lancer, à partir du 9 mars, un numéro d'appel national « Ecoute Violences Femmes Handicapées » au 01 40 47 06 06 (tous les lundis de 14h à 17h30 et tous les jeudis de 10h à 13h).
Une ligne pour « écouter, accompagner, soutenir toute femme victime de violence », indique Maudy Piot, psychanalyste et présidente de l'association. « S'il existe déjà un numéro d'urgence pour les femmes en danger (le 3919), il a paru évident qu'il fallait une écoute spécifique pour les femmes handicapées qui pensent trop souvent que les violences qu'elles subissent sont compréhensibles.
Des femmes en situation de handicap, dans une société qui la plupart du temps les ignore, donc perçues comme vulnérables par certains hommes agressifs et cherchant à instaurer une situation de domination perverse face à des victimes qui « dans l'obscurité, dans l'isolement, souvent dans leur milieu familial sont maltraitées, violentées », précise Maudy Piot. Et la militante associative de poursuivre dans les colonnes de 20 Minutes : « Il peut s'agir de viols, d'agressions sexuelles, de maltraitances ou de brimades psychologiques. On va répéter par exemple, à la femme handicapée qu'elle n'est bonne à rien, qu'elle est moche… Certaines sont privées de repas en institutions car elles se sont "oubliées" dans leur fauteuil roulant ».
France Inter évoque le cas de Marie-Claire, mal voyante, divorcée depuis un an après avoir vécu un calvaire long de 35 ans et soutenue par l'association « Femmes pour le dire, femmes pour agir ». « Plus je me faisais mal, plus il me maltraitait », confie-t-elle. « Avec les années, cela était de pire en pire, s'il avait des problèmes à l'extérieur, ça me retombait dessus à coups de poing, coups de pied ». « C'était de pire en pire et je ne connaissais aucun numéro à appeler », conclut-elle.
Dix écoutantes répondront aux appels de ces femmes en détresse, dès ce lundi 9 mars 2015 afin de les orienter vers des structures adaptées et de leur permettre comme le dit Maudy Piot, de « s'affranchir de leur conjoint maltraitant ».