L'abandon de poste désigne une situation d'absence prolongée non autorisée par l'employeur et non justifiée par un motif légitime du salarié à son poste de travail. Lorsqu'un salarié quitte de sa propre initiative son poste de travail, sans explication et sans prévenir son employeur, alors on parle d'abandon de poste. Cela peut se traduire par une absence de plusieurs jours, un départ de son poste de travail sans explication, ou par un salarié qui ne retourne pas au travail à l'issue de ses congés. La notion d'abandon de poste n'étant pas clairement définie par le Code du travail, seule la jurisprudence évoque des cas similaires.
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Si un salarié s'absente de son poste sans autorisation et justification, il est d'abord conseillé à l'employeur de laisser passer deux jours pour voir s'il reçoit un éventuel arrêt de travail. Au bout de trois ou quatre jours, il peut tenter de prendre contact avec le salarié ou ses proches, par téléphone, e-mail ou courrier, afin de connaître le motif d'absence du salarié. Il se peut en effet que le salarié soit malade ou dans l'incapacité momentanée de justifier son absence.
En cas de non-réponse ou de prolongation de l'absence injustifiée, il convient alors d'envoyer au salarié une lettre recommandée avec avis de réception afin de le mettre en demeure de reprendre son poste ou de justifier de son absence. À défaut de réponse, l'employeur peut enfin convoquer le salarié à un entretien préalable à son éventuel licenciement.
Un salarié qui abandonne son poste de travail commet un manquement à ses obligations contractuelles. Plusieurs options s'offrent à lui.
S'il décide de regagner son poste après avoir reçu sa lettre de mise en demeure, il ne peut pas être licencié pour abandon de poste. Il s'expose en revanche à des sanctions disciplinaires.
Le salarié peut aussi justifier son absence à son employeur sans pour autant regagner son poste. Auquel cas, l'employeur peut poursuivre la procédure de licenciement.
Un salarié qui abandonne sciemment son poste s'expose à un licenciement pour faute grave et à une suspension de sa rémunération. À l'issue de son licenciement, il ne touchera que ses congés payés.
Enfin, même si c'est rare, il est possible que l'employeur engage un contentieux et réclame des dommages et intérêts. S'il parvient à démontrer au tribunal des prud'hommes que l'absence injustifiée du salarié a causé un vrai préjudice à l'entreprise, l'employé pourrait se voir condamner à verser une indemnité de préavis correspondant au salaire de la période non travaillée, et ce quel que soit le préjudice réel de l'employeur.
Oui. Dans certains cas particuliers, l'abandon de poste peut être justifié, notamment lorsque l'employeur a commis une faute grave (non-paiement des salaires, harcèlement, etc.). Dans ce cas-là, la juridiction donnera bien souvent raison au salarié qui pourra obtenir une requalification de son licenciement en licenciement sans cause réelle et sérieuse.
>> Comment contester mon licenciement ? <<
Licencié pour faute grave suite à un abandon de poste, le salarié ne peut prétendre à toucher les allocations de licenciement, ni les indemnités de préavis, sauf dispositions contraires prises par certaines conventions collectives.
En revanche, en vertu de l'article 2 du Règlement général annexé à la convention d'assurance-chômage du 6 mai 2011, il peut prétendre à des allocations chômage, puisque l'organisme ne distingue pas les motifs de licenciement.