« On dit toujours que “la violence des garçons s’exprime physiquement, alors que celle des filles s’observe dans leurs relations”, or il semble que ce soit tout simplement un mythe », déclare Pamela Orpinas, une chercheuse spécialisée dans la prévention et le comportement au New York Times. Cette dernière est en effet l’auteure, avec deux autres chercheuses, d’une étude parue dans le journal Aggressive Behavior qui met à mal le mythe selon lequel, en gros, les garçons régleraient leurs différends à l’école avec les poings tandis que les filles auraient recours aux persiflages dévastateurs.
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Au coeur de leur enquête, ce que les chercheuses appellent « la violence relationnelle », soit le fait de « chercher à blesser les autres en manipulant des connaissances en commun ». Pamela Orpinas, Caroline McNicholas et Lusine Nahapetyan ont demandé à 320 collégiens et lycéens du nord-est de l'Etat de Géorgie de rendre compte de manière honnête des occasions au cours desquelles ils avaient été témoins ou victimes de violences physiques ou psychologiques. Elles leur ont demandé notamment combien de fois, au cours des 30 jours derniers, ils avaient répandu des fausses rumeurs, rejeté quelqu’un ou fait des commentaires désobligeants au sujet d’un/une camarade dans le but de monter les autres contre lui/elle.
D’après les résultats de cette étude, 66,7% des élèves commettant des violences relationnelles sont des garçons. Cette violence diminuerait en outre avec l’âge, ce qui confirmerait la notion populaire selon laquelle les années collège sont, de loin, les plus douloureuses.
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Pour Pamela Orpinas, cette enquête démontre non seulement que la cruauté des filles entre elles est un cliché, mais surtout que les garçon ont moins fait l’objet d’études. « Il est important de prendre en compte aussi bien les filles que les garçons quand on élabore des programmes de prévention des violences à l’école », déclare-t-elle au New York Times. Et les parents, aussi, « doivent prêter attention au comportement des filles comme des garçons ».
Si on ne peut généraliser les conclusions de cette étude en raison de son panel limité, elle a le mérite d’attirer l’attention sur les garçons et de prouver que la violence au collège ou au lycée ne peut pas être classée selon des critères genrés.
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