Pour Boeing, c’est une véritable déclaration de guerre : Airbus a en effet annoncé hier la construction d’une chaîne d’assemblage sur les terres de son rival en Alabama. Avec ce quatrième site après Toulouse, Hambourg et Tianjin, en Chine, l’avionneur européen espère conquérir une plus large part de ce gigantesque marché. « Nous sommes fortement enracinés en Europe mais nous avions besoin d'être plus visibles aux Etats-Unis. Il y a une vague de remplacements d'avions vieillissants et nous avons le bon produit pour ça », a fait valoir le PDG d'Airbus, Fabrice Brégier. « Ces 30 dernières années nous avons vendu 17% des avions du marché américain, cela veut dire que d'autres vendaient le reste », a renchéri John Leahy, le directeur commercial d'Airbus.
Pour Fabrice Brégier, la construction de la chaîne d’assemblage qui devrait commencer à l’été 2013, sera « un autre coup de pouce pour obtenir une plus grosse part des marchés à venir », à savoir « 4.600 appareils qui doivent être fournis aux compagnies américaines dans les 20 prochaines années ». L’assemblage des monocouloirs A320 qui doit débuter en 2015, devrait générer « 1000 emplois stables et bien rémunérés » et au total 5 000 pour la région, ont fait valoir les dirigeants de l'avionneur européen. Airbus prévoit les premières livraisons en 2016 avec une production de 40 à 50 appareils par an d’ici 2018.
Boeing a, pour sa part, tiré une violente bordée dès vendredi, accusant son concurrent de « déplacer des emplois d'Europe vers les Etats-Unis », et affirmant que les aides « illégales » qu'Airbus a reçues des gouvernements européens ont détruit des « milliers d'emplois américains ». Pour l’OMC, les deux avionneurs ont reçu des aides excessives que chacune des parties interprète à son avantage. « Il n'y aura absolument aucune suppression de postes » a quant à lui affirmé Thomas Enders, le patron d'EADS, maison mère d'Airbus.
Source : AFP
Crédit photo : AFP
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