C'est une étude qui lève le voile sur une réalité peu réjouissante concernant l'égalité hommes/femmes en Allemagne. Publiée mercredi 27 août par l'Institut allemand pour la recherche économique de Berlin (DIW), l'enquête révèle un grand fossé pour ce qui est du niveau de revenus entre les deux sexes. En s'appuyant sur les déclarations faites aux impôts en 2007, soit les derniers chiffres disponibles, les experts montrent que ce que touchent les Allemandes (travail, capital, immobilier) est inférieur de 49% à celui des hommes.
Selon le DIW, cette forte inégalité s'explique, en grande partie, par les écarts de salaires qui seraient de l'ordre de 22%. Ces derniers étant beaucoup plus conséquents en haut de l'échelle sociale où, selon l'office de statistique, « les femmes obtiennent plus fréquemment que les hommes des métiers moins bien payés ». Pour ce qui est du capital financier et immobilier, les déséquilibres sont également présents mais dans une moindre importance.
Vue de France, cette étude tombe bien mal pour nos hommes politiques, qui, dans un contexte économique difficile, prône le modèle allemand afin de faire passer des réformes impopulaires. Si nos voisins d'Outre-Rhin s'en tirent, certes, mieux que la France sur le plan de la croissance économique, la réalité sociale s'avère être bien moins rose. Comme le rappelaient récemment nos confrères du Monde, depuis les réformes du marché du travail, entreprises entre 1998 et 2005 par l'ex-chancelier allemand, le socialiste Gerhard Schröder, la précarité et le mal-emploi sont les corollaires de la réussite économique du pays. Plus de 20 % des salariés occuperaient notamment des emplois précaires, dont le plus souvent des femmes.
En comparant la situation allemande à celle de la France, on peut noter que l'Hexagone reste, pour l'heure, un bien meilleur élève dans la lutte contre l'inégalité hommes/femmes en milieu professionnel. Ainsi, selon les chiffres du ministère des Droits des femmes, les écarts de salaires moyens entre femmes et hommes sont de 24%, et 19,3% en ne comparant que ceux travaillant à temps complet en 2011.
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