Représentées par Amina Tyler en Tunisie, les Femen n'ont pas le monopole du féminisme dans ce pays du Maghreb. Pour preuve, Sana Chamekh, Vladimir Leonov et Ines Zaghdoudi, toutes trois membres de l'organisation Feminism Attack, ont été interpellées dimanche dernier à Tunis, alors qu'elles taguaient « À bas le ministère du harem du Sultan » sur les murs du ministère des Affaires de la femme.
Emmenées au commissariat, les activistes auraient, selon les déclarations de Vladimir Leonov sur les ondes de Mosaïque FM, été frappées et insultées par les forces de l'ordre tunisiennes avant d'être relâchées. Leur avocate, Leila Ben Debba, a confirmé qu'elles avaient ensuite été conduites à l'hôpital.
Le mouvement féministe a d'ailleurs publié sur sa page Facebook officielle les photos du visage tuméfié de l'une de ses militantes et une vidéo qui témoigne de la violence verbale et physique avec laquelle les agents ont traitées les trois jeunes femmes. Les Feminism Attack y promettent de « résister, de continuer leur lutte et de défendre leur cause en dépit des intimidations ».
Les Feminism Attack sont considérées en Tunisie comme un groupe libertaire et anarchiste. Si elles désapprouvent les méthodes des Femen, elles rejoignent ces dernières dans leur volonté de mettre en marche une révolte de la femme contre toutes les formes d'exploitation. Elles remettent ainsi en cause la condition féminine au sein de la société patriarcale et souhaitent l'abolition des stéréotypes basés sur le sexe.
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