Aurélie Filippetti est apparue aux yeux du grand public en 2012, lorsque François Hollande la nomma ministre de la Culture et de la Communication de son premier gouvernement.
Normalienne, romancière de 39 ans, la jeune députée de Moselle attire alors les regards. Elle n’est pas énarque, est peu connue des Français, sourit davantage que ses collègues et arpente la cour de l’Elysée les cheveux éternellement détachés, en blouson de cuir ou robes élégantes. Sûre d’elle et peu conventionnelle, la jeune femme dérange. Mère d’une petite Clara dont elle préfère taire le nom du père, elle est alors officiellement la compagne de Frédéric de Saint-Sernin, secrétaire d’état sous Chirac et accessoirement cousin de Dominique de Villepin. En décembre 2012, les deux politiques de bords éloignés s’affichent ensemble aux 80 ans de Jacques Chirac, sans que le couple réitère ensuite l’exercice.
La jeune ministre, qu’on voit souvent seule, s’ancre ensuite dans l’imaginaire collectif comme l’auteur des lignes très chaudes dénichées dans Un homme dans la poche, son second roman, dont l’équipe du "Grand Journal" avait peu élégamment lu des passages à une heure de grande écoute.
Entrée en politique de manière fracassante, on mettra ensuite bien plus souvent en avant les assauts amoureux dont a été victime, depuis ses débuts, la jeune députée, plutôt que ses convictions ou faits d’arme professionnels. Ainsi sait-on qu’elle eut, comme tant d’autres, à repousser les assauts d’un DSK en roue libre, se souvenant d’une tentative de drague « très lourde, très appuyée » au moment de l’affaire Banon. Puis eut-on droit à « l’autre » affaire Cahuzac, celle qui voulut que le jeune prodige du gouvernement Ayrault et sa collègue de la Culture eussent vécu une belle histoire d’amour. Alors que l’entourage de Cahuzac s’en donnait à cœur joie, lâchant des « révélations » aux médias (« Jérôme était vraiment amoureux d'elle. (...) Il fondait littéralement lorsqu'Aurélie lui déclamait des poèmes », « Il m'a racontée que ça s'était fini entre eux parce qu'elle était folle »), Filippetti répliquait, cinglante : « Son problème, c'est qu'il a essayé, mais que j'ai repoussé ses avances à plusieurs reprises. »
Aurait-elle dû se taire, laisser filer ces rumeurs de cour d’école ? Peut-être.
La ministre devient alors people, shootée lors de ses apparitions à Cannes ou aux César autant que les belles actrices dont elle vient apprécier le travail. La rumeur se répand qu’elle aurait pris goût à cette starisation, et expressément demandé à ce que sa « rivale » supposée du gouvernement, Fleur Pellerin, se voit refuser le tapis rouge du Festival cannois. Aujourd’hui, alors qu’Aurélie Filippetti a fait savoir qu’elle ne participerait pas au nouveau gouvernement de Manuel Valls suite aux départs fracassants d’Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, la voilà à nouveau ramenée à ses (réelles ou supposées) amours.
Exposée en couverture de Paris Match avec l’un de ces exfiltrés du pouvoir, la Normalienne continue d’alimenter les pages roses des journaux people de plus en plus friands de ces histoires de fesse à la cour. Rien de grave jusque là, si ce n’était les sous-entendus qui accompagnent déjà l’"événement". Ainsi la fougueuse Aurélie Filippetti aurait-elle répondu aux seuls élans de son cœur, décidant de suivre aveuglément, fidèle, cet amoureux qui, seul évidemment, aura décidé que la mascarade avait assez duré. C’est en tous cas l’avis du Point, qui commentait ainsi la supposée liaison au sommet de l’Etat : « on voit désormais sous un jour nouveau le soutien inattendu de l'ancienne ministre de la Culture à Montebourg". Ben voyons ! Mais oui mais c’est bien sûr ! Comment une femme de quarante ans, romancière, agrégée et ministre d’Etat, aurait-elle pu prendre seule et sans raison apparente une décision d’une telle ampleur pour sa carrière ? Sur les réseaux sociaux, les allusions plus ou moins graveleuses vont évidemment bon train, comme s’il eut été bien trop lourd à porter pour Aurélie Filippetti, restée plusieurs années avec un Chiraquien pure souche se rendant à la messe tous les dimanche, d’œuvrer pour d’autres idées que celle de « son homme ».
Tiens, tiens… Et Benoît Hamon, alors, qu’est-ce qui lui a pris ?
On attend impatiemment les photos…