En Chine, la tendance est aux teints diaphanes, un critère beauté tellement essentiel que l'industrie a même inventé des face-kini pour permettre aux Chinoises de bronzer sans avoir peur des rayons du soleil. Ces derniers jours, certaines Hongkongaises ont pourtant dérogé à cette règle sacrée pour réussir à mincir plus vite. Un concept étrange, qui porte déjà un nom : le sun eating ("Se nourrir du soleil").
A l'heure où la majorité des habitants de cette presqu'île high-tech s'apprête à se mettre à table pour savourer un bon repas, d'autres s'exposent à la chaleur du soleil pour se rassasier. C'est le très sérieux quotidien Oriental Daily, qui a rapporté au monde cet étrange phénomène dans ses colonnes cette semaine. Le concept de cette pratique insolite : remplacer la nourriture par une exposition solaire. Une tendance farfelue particulièrement néfaste pour la santé.
Depuis quelques jours, la ville de Hong-Kong est le théâtre d'un rituel beauté des plus hasardeux, qui pousse de nombreuses femmes à se retrouver quotidiennement sur la plage de Sam Ka Village dans le quartier de Lei Yue. Persuadées que l'énergie solaire est investie du pouvoir de les faire maigrir, mais également pour améliorer leur vision et la qualité de leur sommeil, ces femmes s'astreignent à une pratique extrêmement dangereuse qui commence à préoccuper les professionnels de santé sur place.
Alignées en rang d'oignon sur ladite plage, elles se forcent à observer le soleil de plein fouet pendant 10 secondes le premier jour, puis elles doublent cette fréquence le lendemain et encore le jour d'après, jusqu'à atteindre l'objectif voulu : 44 minutes à la fin du 9ème mois de pratique.
Sur place, les journalistes de l'Oriental Daily se sont approchés de l'une d'entre elles pour chercher à en savoir un peu plus :
"Nous pratiquons le sun-eating, car cette exposition se substitue à la nourriture. Certaines d'entre nous ont déjà terminé leur cure et mangent beaucoup moins, d'autres n'ont d'ailleurs même plus besoin de se nourrir".
Une réponse effrayante, qui a poussé le dermatologue Hou Xiang Jun à tirer la sonnette d'alarme dans les médias : "Malgré les protections de certaines femmes qui pratiquent cette exposition, il faut impérativement savoir qu'une cape ou un parapluie ne filtrent que 10 à 20% des rayons ultraviolets. Entre d'autres termes, elles augmentent considérablement le risque d'attraper un cancer de la peau à l'avenir".
Et le cancer de la peau n'est pas le seul danger du sun-eating. Les experts affirment également que regarder le soleil de cette manière (avec ou sans lunettes protectrices) peut provoquer de sérieuses lésions aux yeux comme une dégénération oculaire, une cataracte ou encore des maladies de la cornée...