Le constat est lourd et inquiétant : il y a 17,7 millions de jeunes chômeurs parmi les 17 pays du G20 où la comptabilisation est possible. Cette année, le chômage des jeunes a augmenté dans 10 pays alors que le taux d’emploi de la population en âge de travailler diminuait dans 12 pays. Dans un contexte de crise économique, « nous savons que, lorsque les chiffres de l’emploi général sont mauvais, la situation de l’emploi des jeunes est encore pire […] nous devons trouver de nouvelles approches », explique Guy Ryder, directeur de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Priorité à la promotion de l'apprentissage
L’organisme avance une solution en particulier : la nécessité de promouvoir l’apprentissage. Il prend pour exemple le cas de l’Allemagne, précurseur dans le domaine de l’apprentissage avec presque la moitié des 16-24 ans en activité, là où les autres pays sont à moins de 20%. L’OIT est déterminée à faire du chômage des jeunes son principal combat, et a lancé un appel à l’action lors de la Conférence internationale du travail en juin 2012. Elle demande aux gouvernements et aux partenaires sociaux d’agir chacun à échelle nationale.
Revoir la fiscalité des entreprises
Tout d’abord, il s’agit de mettre en place des politiques du marché du travail : favoriser l’entrepreneuriat et créer des emplois décents, donner aux jeunes générations les moyens de traiter les conséquences de la crise pour ne pas seulement les subir. Ensuite, il faut adapter la fiscalité, surtout au niveau des entreprises. Cela permettrait de renforcer la demande en provoquant l’embauche, de faciliter le financement et de rendre par conséquent l’investissement productif abordable.
Les pays devraient également adopter une politique budgétaire responsable, en relançant la consommation, créant des emplois publics, soutenant les entreprises et conservant les emplois à l’intérieur du pays. L'OIT suggère également d'adopter une politique de grands travaux qui relancerait la main d’œuvre et les secteurs du bâtiment public ; et enfin permettre aux jeunes un accès à des formations en donnant des subventions aux entreprises. En France, presque un jeune sur quatre âgé entre 16 et 25 ans est au chômage.
Nicolas Pasquier
Crédit photo : AFP/ Archives
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