Il était temps (parce qu'il ne reste plus que deux matchs). Lors d'une table ronde sur la lutte contre la discrimination lors de la Coupe du Monde de foot ce jeudi (11 juillet), la FIFA, par la voix de Frederico Addiechi, son responsable du programme diversité, a annoncé vouloir réduire la diffusion des images en plans serrés de supportrices "sexy" présentes dans les stades lors des matchs. "C'est sans aucun doute l'une des activités que nous aurons dans le futur – c'est une évolution normale." Le porte-parole de la FIFA a ajouté que la Fédération prendrait à l'avenir des initiatives contre les mauvaises pratiques.
Pour changer l'image de bastion masculin du foot et l'ouvrir au plus grand nombre, ce genre de réforme, qui peut paraître un détail, est au contraire très important pour plus d'inclusivité des femmes. Le responsable du programme diversité de la FIFA a déjà lancé des discussions : "Nous l'avons fait avec des radiodiffuseurs individuels. Nous l'avons fait avec nos services propres de radiodiffusion."
Lors de cette conférence, Frederico Addiechi a également mentionné les cas de sexisme intervenus dans la rue et les mesures qui ont été prises pour les sanctionner. Des fans de plusieurs pays d'Amérique Latine, incluant le Paraguay ou le Brésil, avaient fait chanter à des femmes russes des obscénités leur faisant croire chanter des chants de supporter·trice·s.
Pour s'assurer du bon comportement de chaque supporter lors de ce Mondial, et éviter notamment le hooliganisme, chaque personne avec un ticket pour un match, se voyait fournir une carte d'identité de fan. En cas de mauvais comportement, elle leur était retirée et il ou elle ne pouvait plus accéder aux stades. C'est ce qui s'est passé dans ces cas de sexisme avérés. Frederico Addiechi a aussi fait remarquer que certains avaient même perdu leur travail dans leur pays pour montrer que ces cas avaient eu beaucoup de visibilité et qu'ils ne passaient plus.
En tout, trente cas de harcèlements de femmes ont été rapportés. Piara Powar, le directeur de Fare Network, estime que ce nombre pourrait être en réalité dix fois plus important. Quinze incidents concernant des femmes journalistes ayant été agressées dans la rue ont été rapportés.
L'agence de photos Getty avait pour sa part réalisé fin juin une sélection de photos de "supportrices sexy" avant de devoir la retirer suite à un tollé, citant "une regrettable erreur de jugement". Preuve que ce genre d'images ne passent plus, tout comme le sexisme dans le foot.