Si à chaque événement sportif international les pays sont tout entiers derrière leur sélection, ces périodes ne sont pas forcément bénéfiques pour la productivité des entreprises. En cause, les absences répétées de salariés préférant rester chez eux pour suivre la compétition. Il y a quelques années, Peter Stogman Thoursie, un chercheur suédois, avait en effet révélé que le taux d’absence des hommes suédois avait significativement augmenté pendant les Jeux Olympiques d’hiver de 1988 qui s’étaient tenus au Canada.
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Mais pire que les absents, il y a les collaborateurs présents physiquement uniquement ; ceux qui se rendent au bureau avec la ferme intention de suivre la compétition quoiqu’il arrive. Ainsi, lors de l’édition 2010 du Mondial de football, en Afrique du Sud, d’autres chercheurs avaient constaté la baisse d’efficacité des traders. Pendant toute la durée de la Coupe du monde, « le nombre de transactions par minute était en moyenne 45% plus faible que d’ordinaire et le volume de transactions était 55% plus faible quand leur sélection était en train de jouer », rappellent d’ailleurs Richard Duhautois et Bastien Drut, auteurs de 20 questions improbables sur le foot, dans un billet publié sur le Huffington Post. Problème inéluctable, ces comportements peuvent avoir une incidence sur les résultats des entreprises mais aussi sur la carrière des employés.
Pendant le temps de travail et dans l’enceinte de son entreprise, ces derniers sont en effet censés se consacrer exclusivement aux tâches qui leur incombent. De même, la connexion internet étant un outil de travail, son utilisation est présumée purement professionnelle. L’employeur peut légitimement se questionner sur l’usage que le salarié en fait voir en limiter l’accès. Pire encore, si l’on en croit une récente chronique du juriste Emmanuel Ray publiée par lesechos.fr, les salariés s’évertuant à regarder les matchs pendant leurs heures de travail se rendent coupable de faute disciplinaire et s’exposent à un avertissement, une mise à pied voire à un licenciement. Une menace que les 64% de Français (sondage KantarSport) ayant l’intention de suivre cette édition 2014 de la Coupe du monde devraient garder à l’esprit. Ou pas… L'attachement au sport roi n'ayant rien de bien rationnel.
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