On se souvient des recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) en 2020 : pour ne prendre aucun risque avec le Covid, il valait mieux se laver les mains et laisser reposer ses courses deux ou trois heures après les avoir ramenées à la maison. Mais aussi, essuyer les emballages avec un tissu à usage unique, nettoyer les fruits et des légumes à l'eau potable, sans utiliser de désinfectant comme l'eau de javel ou de détergent...
Or en 2022, on continue de questionner la survie du virus sur nos affaires. Un rapport publié le 29 novembre 2022 et commandé par la Food Standards Agency (FSA), l'agence de sécurité alimentaire britannique, s'interroge sur la survie du virus sur la surface d'aliments et emballages alimentaires.
Pour réaliser cette étude, les scientifiques ont injecté artificiellement le virus sur la surface de plusieurs denrées alimentaires. Par exemple ? Le jambon et le fromage. Sur ces aliments-là, le coronavirus pourrait rester quasiment intact après une semaine. Pourquoi ? De par la teneur élevée de ces produits en graisses saturées, en protéines et en humidité, "ce qui pourrait prolonger le pouvoir infectieux du SRAS-CoV-2", expliquent les scientifiques.
"Les aliments testés ont été sélectionnés car ils sont généralement vendus en vrac dans les rayons des supermarchés ou non couverts dans les comptoirs de charcuterie ou les étals de marché, ils peuvent être difficiles à laver et ils sont souvent consommés sans aucune autre transformation, c'est-à-dire une cuisson", détaille le rapport scientifique.
Mais cette perduration ne vaut pas pour tous les aliments. Ainsi, le Covid ne resterait qu'une heure sur la surface des pommes. Idem sur les olives. Subsistance moindre également sur la surface d'aliments comme le pain, le brocoli et les poivrons : les effets du virus s'estomperaient au bout de 24 heures environ. Le virus resterait également entre 16 et 24 heures à la surface des pains au chocolat et croissants.
Cela s'explique notamment par la nature des produits présents sur la surface de certains aliments - lorsqu'ils sont chimiques par exemple.
"Nous supposons notamment que les produits chimiques, tels que les flavonoïdes, présents dans la peau de la pomme et de l'olive sont responsables de cette inactivation. Concernant les pâtisseries, elles sont recouvertes d'un liquide aux oeufs, qui peut avoir un effet inhibiteur sur le virus", détaille à ce titre l'étude scientifique.
Du côté des emballages, la survie du virus dépendrait de la température et de l'humidité émanant du lieu de conservation. Entre 6°C et 53% d'humidité, le Covid était encore présent 4 jours après sur les canettes, bouteilles et cartons. On a noté une baisse significative à 21°C après 24 heures.
Le chef d'équipe d'évaluation des risques microbiologiques à la FSA, Anthony Wilson, explique cependant que "la probabilité d'attraper la Covid-19 via la nourriture est très faible".
Un lavage des mains régulier et des aliments avant consommation reste évidemment des gestes barrières efficaces et nécessaires à l'heure où la 9e vague déferle en France.