Thérèse Lemarchand a deux passions : l'ingénierie civile et la culture. Diplômée de l'École Nationale des Ponts et Chaussées, elle fait ses armes dans l'ingénierie et la gestion de grands comptes chez EDF, où elle restera dix ans, avant de se tourner vers le monde dans l'art contemporain.
À l'Opéra Gallery à Singapour pendant un an (1999-2000), puis en France à la galerie Arcturus. Elle a également contribué au lancement d'Enviedart, l'une des premières galeries d'art contemporain en ligne.
Convaincue de l'importance de la philanthropie dans la construction individuelle et collective et frappée par l'émergence des nouvelles formes de mobilisation participative, elle décide de fonder la plateforme 2013 Culture Time, rebaptisée Commeon en 2016.
La plateforme Commeon soutient le mécénat participatif en récoltant les dons du grand public pour financer des projets à portée collective dans les domaines de la culture, des arts, du patrimoine, de l'éducation, de la solidarité ou du sport.
Comment cette entrepreneuse gère son petit empire et quelles sont ses astuces pour ne pas craquer sous la pression au quotidien ? Thérèse Lemarchand a répondu à notre questionnaire "Les Audacieuses".
Thérèse Lemarchand : Un ami m'a fait entrer dans le cercle des mécènes de la Comédie Française. Ça été une expérience incroyable de découvrir ce théâtre et sa troupe de l'intérieur et de contribuer à son développement.
Je me suis dit qu'il fallait partager beaucoup plus largement cette expérience et la rendre accessible à tous et à toutes, et c'est de là qu'est née l'idée de créer Culture Time, qui était la première version de Commeon.
Depuis, nous avons élargi notre champ d'actions en développant des projets reconnus d'intérêt général, portés par la générosité du public.
T.L : Il y en a eu plein, mais j'ai vraiment envie de souligner la force que m'a donnée le Réseau Entreprendre dans le développement de mon entreprise.
C'est à la fois un réseau d'entrepreneur·euses que je continue à voir régulièrement, et avec qui nous partageons nos succès, difficultés, et bonnes pratiques. C'est extrêmement précieux.
T.L : D'avoir décidé de pousser l'intégration du portefeuille philanthropique de Commeon aux espaces de banques en ligne. C'est très ambitieux mais je crois vraiment que ça change le rapport à l'argent.
On va ainsi apporter beaucoup à la fois aux utilisateurs et utilisatrices qui y auront accès plus directement. Tout comme les banques qui vont pouvoir développer un nouveau service, une meilleure connaissance de leurs clients, et des valeurs partagées qui valorisent une société plus humaine et plus durable.
T.L : Je ne sais pas si je peux dire que j'en ai déjà fait une force, mais je sais que le gros challenge que j'ai eu à dépasser était de m'exposer pleins feux dans les médias et dans toutes les interventions en public que je suis amenée à faire.
Au début, j'étais super stressée et ça me prenait une énergie énorme à préparer. J'ai beaucoup travaillé dessus, pour petit à petit arriver à lever ce frein. Aujourd'hui, j'y prends du plaisir.
T.L : La persévérance, la combativité et l'audace sont essentielles. L'écoute l'est tout autant car c'est ce qui permet d'être vraiment en relation avec les gens, de développer une vraie proposition de valeur, de créer des relations solides et durables avec ses client·s, ses collaborateur·trices et ses partenaires.
T.L : C'est tellement personnel cette notion d'équilibre entre vie pro et perso, c'est une question difficile ! Sur Commeon, tout est numérique, en dossiers partagés et collaboratifs.
Nous utilisons massivement Slack pour communiquer entre nous, ce qui me donne beaucoup plus de souplesse, et me permet parfois de m'échapper au vert.
Mais n'y a pas de formule magique. C'est aussi le plaisir que l'on éprouve en faisant notre métier et l'attention que l'on donne à ceux et celles qui nous sont cher·ères qui crée cet équilibre.
T.L : Regarder la mer, entendre le son des vagues, faire du surf... Ces activités me reconnectent à moi-même, m'apaisent et me redonnent de l'énergie à la fois.
À Paris, c'est plus compliqué de trouver ces grands espaces, alors je cours sur les berges de Seine. Et je fais du yoga.
T.L : "Vouloir arriver, c'est déjà avoir fait la moitié du chemin !". J'ai lu cette phrase sur une carte postale que mon père m'a offerte quand j'étais petite.
T.L : Bien s'entourer. Ce qui est passionnant et difficile à la fois dans l'entrepreneuriat, c'est le long chemin qu'on parcoure.
Quand on se lance aux côtés de personnes avec lesquelles on est complètement aligné·e en terme de valeurs et d'objectifs, et avec qui on peut passer beaucoup de temps, la route est belle !
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