Utiliser la bioluminescence pour lutter contre la pollution générée par la lumière artificielle. Voici le concept de Glowee, start-up basée à Évry qui propose des produits développés à partir de sources de lumières produites par des organismes vivants (vers luisants, lucioles).
Une idée inspirée de "la mer qui nous éclaire", pour reprendre le slogan de l'entreprise. Derrière cette initiative innovante, Sandra Rey, une jeune femme visionnaire qui a lancé Glowee à 24 ans, alors qu'elle sortait tout juste de son école de design.
Quatre ans plus tard, Sandra Rey dirige sa petite entreprise qui ne connaît pas la crise, entourée d'une équipe de 17 personnes. Un joli parcours que l'entrepreneuse nous raconte, tout en nous donnant ses astuces pour concilier vie pro et vie perso.
Sandra Rey : Je terminais mes études en école de design sur le thème de la biologie. J'ai vu une vidéo sur les poissons des abysses. Du coup, je me suis dit que si les poissons pouvaient produire de la lumière biologique, ce serait peut-être une solution à une problématique à la fois écologique, économique et sanitaire liée à la production de lumière artificielle.
J'ai commencé à travailler sur le sujet et à le présenter. Puis, plein de choses se sont enchaînées. Des gens sont venus me voir et m'ont convaincue qu'il y avait un vrai truc à dire et à faire autour de ça. De fil en aiguille, j'ai créé ma boîte, ce qui m'a pris à peu près 1 an et demi.
S.R : Nous développons une matière première bioluminescente à partir de micro-organismes qui fabriquent de la lumière. On utilise cette matière avec deux produits disponibles sur le marché. On a commencé par des unités de lumière naturelle éphémères que l'on propose pour des installations événementielles.
En plus de ses bienfaits écologiques, la bioluminescence a également des vertus relaxantes. Nous proposons donc des salles de relaxation entièrement éclairées à la lumière naturelle. On installe ces salles dans des établissements bien-être : spas, hôtels...
Cet article vous a plu ? Retrouvez tous nos sujets Work sur notre page Linkedin
S.R : Il y en a eu beaucoup... à commencer par mes parents ! Ensuite, l'incubateur 50partners, mon tout premier investisseur. Je pense que ce sont les plus importants car à l'époque je sortais tout juste d'études. C'est important d'être soutenue quand vous êtes au tout début d'un projet.
S.R : La naïveté ! Je pense que le fait de me lancer dans un secteur d'activité (la biotechnologie) que je ne connaissais pas du tout m'a beaucoup aidée. Car si j'avais été consciente dès le départ de tout ce que ça implique, je n'aurais peut-être pas eu le courage de le faire !
Je sortais d'étude, et à part quelques stages, je n'avais jamais vraiment eu de vrai travail. Je n'avais aucun à priori sur rien, donc je ne me posais pas beaucoup de questions. Et surtout, je n'avais rien à perdre.
S.R : Tout couper. Au début, je me suis faite coacher pour apprendre à déconnecter sans stresser. Ça peut paraître ridicule, mais quand on monte son entreprise et qu'on arrête pendant 24h, on a l'impression que la boîte va tomber. Alors que tout le monde s'en fout ! Surtout quand on a une équipe responsable et à qui on fait confiance pour gérer en son absence.
Je pense qu'il faut aussi être capable de différencier l'urgent et l'important. Quand je rentre chez moi le soir, je continue à regarder si j'ai des mails, et je le fais aussi en vacances. Mais cela ne signifie pas pour autant que je vais y répondre.
S.R : Parfois, je me demande comment j'arrive à tenir et à me lever tous les matins. En tant qu'entrepreneuse, une grosse partie de mon travail consiste à régler des problèmes, ce qui n'est pas forcément très drôle. Mais après, je réfléchis et je me rends compte qu'en remettant tout constamment en question, j'arrive toujours à trouver une solution.
Pour moi, il n'y a pas de problème, seulement des challenges. Rien ne me paraît impossible, grâce à cette remise en question permanente. À la fin de la journée, je suis satisfaite d'avoir réussi.
S.R : Avancer ! Même si je remets tout en question, je pense aussi avoir cette faculté à y aller sans me poser de questions. Quand ça avance, je laisse couler. Quand ça stoppe, je fais tout pour que ça reparte.
S.R : Ne pas trop réfléchir. L'entrepreneuriat, c'est l'incertitude permanente. C'est stressant bien sûr, et il faut en avoir conscience avant d'y aller. C'est pour ça que je pense qu'il faut être passionnée : c'est trop dur à supporter si on n'est pas à fond dans son sujet. L'entrepreneuriat n'est pas un sprint, c'est un marathon !
Même si mon entreprise fonctionne bien, tout peut s'arrêter demain. Mais ce que j'ai appris en l'espace de 4 ans me servira toute ma vie.
Retrouvez tous nos sujets Work sur notre page Linkedin