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Cunnilingus, sodomie et frustrations : le point sur le sexe et les femmes en 2014
Publié le 30 avril 2014 à 11:18
Par Terrafemina
« On retient un homme par le ventre et le bas-ventre », dit le proverbe, et nos aïeules, qu’on imagine subissant les assauts de partenaires insatiables, prétextant la légendaire « migraine » pour avoir, enfin, quelques secondes de répit. Quelques années et une libération sexuelle plus tard, alors que le magazine Psychologies est allé interroger les femmes au sujet de leur sexualité en 2014, il semble bien que ce modèle décrit dans notre littérature classique ait considérablement changé. Revue de chiffres.
Cunnilingus, sodomie et frustrations : le point sur le sexe et les femmes en 2014 Cunnilingus, sodomie et frustrations : le point sur le sexe et les femmes en 2014© ThinkStock
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Elles sont plus de mille femmes d’aujourd’hui à avoir répondu aux nombreuses questions que leur a posé le magazine Psychologies sur leur sexualité près de cinquante ans après la révolution sexuelle de 1968, la pilule, le droit à l’avortement et la libération du plaisir féminin. Ce qui ressort en premier lieu de l’étude, outre une parole enfin libérée, puisque 97% d’entre elles se sont senties totalement à l'aise avec l'idée de parler de leurs désirs, c’est aussi leur frustration face à des partenaires masculins a priori pas si friands de la bagatelle qu’ils veulent bien le laisser penser.

En effet, près d’une femme sur deux (47%) déclare qu’elle aimerait avoir des relations sexuelles plus fréquentes (et même 61% des 18-24 ans) et seulement 6% des femmes aimeraient en avoir moins souvent.

En 2014, est-ce au tour des hommes d’"avoir la migraine" ?

Est-ce à dire qu’en 2014, la migraine aurait changé de côté du lit ? Selon Sylvain Mimoun, sexologue précédemment interrogé par Psychologies, les hommes sont de plus en plus nombreux à franchir les portes de son cabinet, seuls ou en couple, pour des problèmes de baisse de désir. S’agit-il d’un phénomène récent ou bien la parole libérée des femmes sur le sujet qui aurait permis d’exprimer enfin leurs frustrations ? A priori un peu des deux.

En 2008, une étude menée par Ipsos et Menstyle avait montré que 39% des hommes interrogés préféraient caresser leur console plutôt que leur compagne. Depuis, ce smartphone qui ne quitte plus les mains du mâle 2.0 pourrait bien être devenu le nouveau zizi, tripoté sans relâche du soir au matin, détournant de lui ces pensées lubriques perpétuelles qu’on lui prête depuis les cavernes. Pour Jacques Arènes, nombre de working dads subiraient également le « syndrome du vieux mâle fatigué », à savoir celui qui conjugue stress au boulot, enfants en bas âge, érosion du désir et train-train démotivant. Un syndrome qui se conjuguerait facilement au féminin.

Rapports sexuels : peut mieux faire

En dépit de ce chiffre selon lequel une femme sur deux serait déçue par la fréquence de ses rapports, l’enquête montre qu’après des années de restriction du plaisir, elles sont bien décidées à faire exulter leurs corps, migraine ou pas migraine. Si 20% d’entre elles déclarent avoir des relations sexuelles une fois par semaine, 50% en ont « au moins une fois » et 27% entre deux et cinq hebdomadaires. En revanche, quand il s’agit de noter la qualité de celles-ci, l’attente d’un Graal fantasmé est palpable. Alors qu’on leur demandait de noter de 0 à 10 leurs relations sexuelles, elles sont en effet un tiers à les avoir évaluées « de 4 à 6 », tout juste la moyenne (50% leur donnent la note de 7/10 tout de même). A la différence de leurs aînées, les femmes d’aujourd’hui, arrivées pour la plupart non vierges au mariage, ont pu explorer le marché et comparer avant de se poser…

Seule une femme sur deux aime le cunnilingus

Elles savent ce qu’elles aiment, et ce qu’elles aiment moins. Un chiffre, notamment, risque d’en surprendre plus d’un : seules 52% des femmes déclarent aimer le cunnilingus, et 12% la sodomie. Il est loin le fantasme des films X devenus guides du bien baiser pour les plus jeunes, persuadés que les femmes, à l’instar des hardeuses, se satisfont grandement des fantasmes masculins.

Autre chiffre plus habituel, mais qui devrait une nouvelle fois faire grincer des dents, une femme sur cinq (19%) avoue avoir déjà simulé.

Tempérons toutefois ces résultats et les mutations annoncées, car si aujourd’hui 90% des femmes de plus de cinquante ans ont des rapports réguliers, contre 53% seulement en 1970, la fréquence des rapports des quadras n’a, elle, aucunement évolué en cinquante ans. Quant à cette génération Y bien plus ouverte à la question sexuelle et ces femmes dépeintes comme des prédatrices prêtes à prendre leur revanche après des années de soumission, Catherine Blanc explique que, bien souvent, elles ont « le projet de faire l’amour comme elles vont au club de gym ». En bref, la « normalité » imposée par une société du porno-stream suggérant que tous, nous avons une obligation de plaisir chaque jour renouvelé pour être « comme tout le monde », pourrait bien être à l’origine de ces performances volumétriques et qualitatives que les femmes s’imposeraient aujourd’hui.

Et si hommes et femmes se détendaient du slip pour, ensemble, aborder ce nouveau virage de la sexualité et trouver, enfin, un rythme qui conviendrait à chacun ?

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