Il est bien normal, en tant que parents, de vouloir protéger sa progéniture. C'est même notre devoir. Pour autant, une étude menée à Ottawa, au Canada et publiée en 2015 dans l'International Journal of Environmental Research and Public Health révèle à quel point il est primordial de laisser nos enfants s'adonner à des jeux qui nous semblent parfois risqués. Pourquoi ? Parce que cela leur permettrait justement de mieux détecter les risques encourus et plus rapidement mais également de booster leur estime de soi. En outre, les chercheurs ont noté que ces enfants seraient finalement moins prompts à prendre des risques en grandissant concernant le sexe et les drogues. Escalade, sauts, dévaler une colline à vélo, jeu sans surveillance rapprochée, s'amuser près de l'eau ou de falaises... voilà autant d'exemples cités par les chercheurs qui seraient donc bénéfiques à nos bambins.
En menant leur étude, les chercheurs canadiens ont découvert que 81% des parents d'enfants de 10 à 12 ans s'inquiétaient de "danger étranger" susceptible de menacer leurs enfants. Les chercheurs ont alors tenu à souligner que les risques d'enlèvement par un parfait étranger s'élève à 1 sur 14 millions. Une journaliste de The Guardian a contacté Mark Tremblay, l'auteur principal de cette étude et ce dernier lui a confié qu'"un enfant est 500 fois plus susceptible de prendre des risques en rencontrant un étranger alors qu'il est à la maison. Internet comporte de nombreux cyber-criminels".
Quant aux craintes des parents concernant un éventuel accident lié à une prise de risque de leur bambin sur une aire de jeux, là encore les chercheurs dévoilent des chiffres plutôt rassurants pour les parents et les chances que notre chérubin ne se casse un bras ou une jambe existent, mais ils sont rares : il y aurait en moyenne 1,5 blessures toutes les 10 000 heures de jeu. Les probabilités qu'il se fasse mal en grimpant sur sa planche de skate ou en dévalant l'allée à vélo sont donc minimes.
Enfin, l'étude révèle que les enfants s'auto-régulent en jouant et prennent mieux conscience des risques en s'y confrontant. Les empêcher d'en prendre est donc le meilleur moyen de leur en faire encourir par la suite. Mark Tremblay rappelle d'ailleurs que les enfants surprotégés sont plus sujets à développer un trouble du déficit des risques. On se détend donc et on laisse notre petit amour sauter du ponton, aller au collège tout seul comme une grand et grimper aux arbres puisque c'est pour son bien et sa sécurité. Cela ne nous empêche évidemment pas de lui transmettre des consignes de sécurité, mais il n'y a aucune raison de le laisser s'amuser un peu.