Raymonde, 84 ans, serait morte de la violence de son conjoint à Ars-sur-Moselle (57), le 4 janvier dernier. D'après les premiers éléments de l'enquête, l'octogénaire est "décédée dans des conditions violentes" et "Roger, son mari de 84 ans, est suspecté de la lui avoir donnée", révèle Le Républicain. Celui-ci - que l'on décrit comme "dépressif" et en prise à des "crises" - a été interné d'office en psychiatrie, avant même d'avoir été entendu par la police. Il s'agirait du premier féminicide de 2020, identifié par les associations.
"Samedi 4/01 à Ars-sur-Moselle (57), Raymonde (84 ans) a été tuée par son mari Roger (84 ans) à leur domicile. Elle était malade. Il a été hospitalisé. Très peu d'info ne filtrent. #omerta. Non, pas de "drame familial" le @lerepu mais #féminicide", dénonce les administratrices du compte Twitter Féminicides Par (Ex) Compagnons.
Si le meurtre de Raymonde a été le premier à être évoqué, trois autres femmes seraient elles mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l'année 2020. Selon Féminicides Par (Ex) Compagnons, une femme aurait été tuée par son compagnon dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 janvier à Givet (Ardennes). L'alerte a été donnée par son fils, mineur, cette même nuit vers 3 heures du matin. Celle-ci aurait trouvé la mort "dans un contexte conjugal" selon le parquet, qui a placé son compagnon en garde à vue.
Vendredi 3 janvier, à Ussel (en Corrèze), le corps d'une femme de 28 ans a été découvert sans vie à son domicile par des sapeurs-pompiers alertés par des proches inquiets de ne pas avoir de nouvelles depuis plusieurs jours. Son compagnon, présent lors du décès, a été placé en garde à vue. Selon une source proche de l'affaire, des traces de violences auraient été observées sur le corps de la jeune femme, maman d'un enfant de deux ans, rapporte Le Populaire. Une enquête pour des faits de nature criminelle a été ouverte.
Mercredi 1er janvier, Laetitia Hemery, 31 ans, aurait été tuée par son compagnon. Portée disparue depuis le Nouvel An, la jeune femme avait passé la soirée du réveillon avec son compagnon dans un restaurant de Toulon. L'homme a été mis en examen et écroué pour "homicide volontaire par concubin" dimanche 5 janvier 2020, relaye Ouest France. Si celui-ci ne reconnaît pas les faits, "il existe des éléments à charge quant à son implication dans cette disparition et dans ce qu'on pense être un homicide", précise Bernard Marchal, procureur de la République de Toulon. L'homme a déjà été condamné à plusieurs reprises et a des précédents de violences conjugales. L'alerte de la disparition de la jeune femme, mère de 4 enfants, a été lancée par sa famille dès le 1er janvier.
Sur Twitter, l'association #NousToutes tire la sonnette d'alarme et appelle gouvernement à agir. "Nous avons publié trois annonces de féminicides aujourd'hui. Trois. En une journée. Emmanuel Macron, il est temps de sortir de votre silence et d'agir. Les solutions existent pour faire cesser ces crimes. Mettez les en place", s'insurge l'association sur Twitter.
149 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint en 2019. Le Grenelle des violences conjugales n'a pas été à la hauteur des espérances des associations, qui dénoncent des mesures inefficaces et interpellent à nouveau le gouvernement à faire cesser le massacre.