Si les Google Glass marquent une évolution notable dans la relation entre monde virtuel et mon réel, ces lunettes connectées, signées par le géant de Mountain View (Etats-Unis), suscitent également de nombreuses craintes. Au cœur des polémiques : la protection de la vie privée. Si Google se défend d'avoir créer un outil « big brother », la découverte, la semaine dernière, d'experts en sécurité informatique néerlandais vient écorner la défense du géant américain. Ces employés des société Masc et Deloitte ont réussi à pirater la caméra embarquée sur la paire de lunettes, leur permettant alors de visualiser les moindre faits et gestes du porteur.
Le plus inquiétant dans cette histoire est que la méthode est des plus simples, selon les dires de ces experts. « Les hackers hardcore ne s'y intéresseraient même pas, c'est trop facile », a affirmé Thomas Bosboom, expert travaillant pour Deloitte, dans une interview accordé au journal allemand Volkskrant. Il a suffit de réunir une dizaine d'experts le temps d'une soirée afin d'élaborer un code à télécharger directement via clé USB sur l'appareil de Google. Une fois en place, l'utilisateur n'y verrait que du feu. Outre cela, il serait également possible d'installer le logiciel malveillant sans avoir accès aux dites lunettes. En effet, les experts rapportent qu'une simple connexion Wi-Fi permettrait de parvenir au même résultat. Comme tout piratage classique, il suffirait d'envoyer une application infectée par le code pour rendre accessible la caméra à l'individu malveillant.
Google n'a pas tardé à réagir, sans pour autant remettre en cause ses Glass. Interrogée par Volkskrant, la firme de Mountain View a indiqué que « comme avec n'importe quel autre appareil mobile, tablette ou ordinateur portable, les utilisateurs ne doivent pas donner leur Glass à quelqu'un qu'ils ne connaissent pas, sans le verrouiller par avance ou en les laissant sans surveillance ». Et d'ajouter que toute application non présente dans le Store de Google sont à éviter. Des propos pour le moins surprenants dans la mesure où le piratage peut même avoir lieu à distance.
La réaction du géant américain paraît bien légère face à la problématique de la sécurisation d'un appareil dont les données personnelles et celles d'autrui sont potentiellement aussi exposées.